L’ancien président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Kamel Jendoubi, a déclaré à Shems, aujourd’hui, lundi 21 novembre 2022, que le processus électoral a été affecté par l’atteinte aux acquis de l’instance, qu’il a qualifiée de «méconnaissable», ajoutant: «Je ne la reconnais plus».
Evoquant les préparatifs des législatives anticipées du 17 décembre prochain, M. Jendoubi a déclaré que le processus électoral actuel ne s’inscrit pas dans un contexte démocratique, contrairement aux précédentes élections, lesquelles, malgré les carences qu’elles ont enregistrées au cours de la décennie précédente, s’inscrivaient dans le processus de consolidation du processus démocratique, compte tenu de l’existence d’un certain équilibre des pouvoirs et d’instances de régulation. Tout en déplorant la promulgation du décret 54 du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication, le recours aux tribunaux militaires pour juger des civils, et ce qu’il a appelé le «pouvoir individuel à partir du 25 juillet 2021», par allusion à la proclamation de l’état d’exception par le président de la république à cette même date.
L’ancien chef de l’Isie a dénoncé, par ailleurs, la promulgation d’une loi électorale sur mesure, estimant que l’intégrité et la transparence des élections du 17 décembre sont compromises, tout en pointant les articles relatifs à la candidature qui défavorisent les femmes et les jeunes et ouvrent la porte à la corruption et à l’argent sale.
«Malheureusement, la transparence a été compromise dans ce processus électoral», a ajouté Kamel Jendoubi, ajoutant que «la loi électorale qui a été imposée à tout le monde ne reflète pas la transparence».
I. B.
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