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Tunisie : Les concessionnaires automobiles montent au créneau

Automobiles

La chambre syndicale des concessionnaires automobiles a réagi aux déclarations du ministère du Commerce à propos de la réduction des importations de voitures.

Dans un communiqué publié mardi, la chambre, relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), a fait part de son étonnement suite aux récentes déclarations de responsables du ministère du Commerce diffusées par certains médias.

Ces responsables «n’ont pas cessé de stigmatiser le secteur organisé des importateurs et distributeurs de voitures et de véhicules industriels à l’occasion de chaque aggravation du déficit de la balance commerciale du pays», a déploré ladite chambre qui, «dans un souci de mieux éclairer l’opinion publique tunisienne, tient à partager certaines données souvent sciemment omises par l’administration tunisienne et qui remettent le sujet de l’importation du secteur de l’automobile dans son véritable contexte.»

Le poids des importations du secteur de l’automobile en Tunisie ne représente que 1,5% de l’ensemble des importations globales du pays, indique la chambre, tout en qualifiant d’«inexacte» l’affirmation selon laquelle le secteur a importé, au cours des cinq premiers mois de l’année pour 500 millions de dinars. «Ce chiffre inclut, à hauteur de 50%, les importations de voitures effectuées par le marché parallèle, incluant également les véhicules usagées (non autorisées à l’importation pour les concessionnaires)», souligne le communiqué.

Selon les statistiques de l’Institut national de la statistiques (INS), les importations globales de la Tunisie depuis le début de 2016 n’ont augmenté que de seulement 0,8%. «Cette augmentation provient, essentiellement, d’une hausse de 21,2% des matières premières et à hauteur de 11% des biens d’équipements (ce qui est plutôt un bon signe de reprise de l’investissement et de l’activité économique dans le pays)», souligne encore la chambre, qui ajoute que le déficit de la balance commerciale provient en fait d’une baisse des exportations de 2,6%, due principalement à une chute des exportations de l’huile d’olive (-36,7%) et de celles de l’énergie (-45,5%).

On a enregistré, également, une nette progression des exportations des produits manufacturés de l’ordre de 8,8%, dont une grande partie provient des exportations des industries mécaniques et électriques.

Tout en indiquant que le secteur de l’automobile tunisien avait été le principal catalyseur de la naissance et du développement des industries mécaniques et électriques en Tunisie, la chambre syndicale des concessionnaires automobiles a rappelé que ce secteur «est libre à l’importation et ce conformément aux lois tunisiennes et aux accords ratifiés par la Tunisie avec l’Organisation mondiale du commerce (OMC).»

«En dépit de cela l’administration tunisienne ne cesse d’enfreindre la réglementation en vigueur par l’imposition de restrictions à l’importation en maintenant le système des quotas», qui s’inspire des «méthodes d’administration du secteur d’avant la révolution» et «annonce le retour aux pratiques de l’ancien régime.»

Les récentes déclarations du ministère du Commerce à propos d’une rationalisation des importations automobiles auront pour conséquence de «renforcer le marché informel et parallèle (qui représente, aujourd’hui, 52% du marché total de l’automobile) au détriment du marché organisé générateur de recettes fiscales, douanières et d’investissements directs et indirects créateurs d’emplois», estime la chambre, qui appelle les autorités compétentes et en premier lieu le ministère du Commerce au respect de la réglementation en vigueur et des accords déjà conclus pour l’approvisionnement du marché en 2016.

En conclusion, les concessionnaires des voitures soulignent que l’ouverture du marché de l’automobile et l’application stricte des lois en vigueur sont les seules garantes d’un marché de concurrence dynamique et transparent. «Cette concurrence bénéficiera en premier lieu au consommateur tunisien aussi bien au niveau du prix qu’au niveau de la qualité du service», conclut le communiqué.

I. B. (avec communiqué).

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