Jihad Hassen, un moniteur de sports nautiques soussien, était aux premières loges de la tuerie du 26 juin 2015 de l’Imperial Marhaba, à Sousse.
Ce jour-là, 38 touristes étrangers, dont 30 étaient de nationalité britannique, ont trouvé la mort. Pour plusieurs raisons, Jihad Hassen n’est pas prêt d’oublier cet horrible massacre, ni les conséquences désastreuses des crimes de Seifeddine Rezgui, le fou furieux membre de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI, Daêch).
Au micro de la BBC, Jihad, qui avoue «ne pas aimer parler de cet incident douloureux», raconte comment, au début de la fusillade, il pensait qu’il s’agissait d’un simple feu d’artifice et que, lorsqu’il a réalisé la gravité de ce qui se passait, il a tenté, avec l’aide d’une vingtaine d’autres personnes, d’empêcher Seifeddine Rezgui de se diriger vers une zone de la plage où il y avait un plus grand nombre de touristes étrangers…
Aujourd’hui, un an plus tard, Jihad Hassen «regrette de ne plus pouvoir entendre parler anglais sur la plage», faisant allusion au fait que les touristes britanniques ont tourné le dos à Sousse – et à la destination Tunisie tout entière. Résultats: des dizaines d’hôtels ont fermé leurs portes, des taux d’occupation hôtelière réduits de plus 50% et des milliers d’emplois ont été perdus, ainsi qu’a pu le constater Rana Jawad, l’envoyée spéciale de la BBC.
Ce que le moniteur de sports nautiques retient également, c’est que «la ville de Sousse a beaucoup changé depuis cette horrible journée du 26 juin 2015.» S’adressant à la journaliste de la BBC, il déclare: «Regardez ce temps superbe, ce beau ciel bleu. Regardez ce beau soleil, cette mer pure, cette belle plage… Malgré toute cette beauté, la ville de Sousse est triste. Tout simplement, parce qu’il n’y pas de touristes. Le jour où les touristes reviendront à Sousse, cela rendra à notre ville sa joie. Ce jour-là, les choses changeront, tout changera à Sousse».
Jihad Hassen, au lendemain de l’attentat, a dû suspendre son activité de moniteur pendant un mois – mais, depuis la reprise forcée de son travail, les affaires de sa petite entreprise n’ont plus jamais marché…
Marwan Chahla
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