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Le nouveau retournement de veste de Khemaïes Ksila

Khemaies-Ksila

Après avoir soutenu bec et ongles Hafedh Caïd Essebsi et contribué ainsi à l’implosion de Nidaa Tounes, le député Khemaïes Ksila fait un virage à 180 degrés.

Khemaïes Ksila, véritable girouette politique, est habitué aux volte-face et aux retournements de veste spectaculaires. Il a milité au sein du Rassemblement constitutionnel destourien (RCD), ancien parti au pouvoir sous Ben Ali, avant de passer dans l’opposition. Au lendemain de la révolution de janvier 2011, il s’est fait élire à l’Assemblée nationale constituante (ANC) sur une liste du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, Ettakatol), avant de passer avec armes et bagages au parti Nidaa Tounes, à sa création en juin 2012 et sur les listes duquel il s’est fait élire, en novembre 2014, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Dans sa nouvelle formation, M. Ksila a été l’un des premiers à dénoncer les manœuvres de Hafedh Caïd Essebsi et à rejeter le «taourith» (la transmission du pouvoir de Caïd Essebsi père à Caïd Essebsi fils), avant de se ranger derrière le fils du président de la république, la veille du meeting de Djerba et du très contesté «congrès consensuel» de Sousse, qui a abouti à l’intronisation de Hafedh Caïd Essebsi et à l’implosion de Nidaa Tounes.

Dernier volte-face en date : après un long silence et n’ayant pas eu la récompense qu’il attendait de la famille Caïd Essebsi, Khemaïes Ksila est de nouveau monté au créneau pour critiquer, cette fois, en des termes acerbes, le directeur exécutif autoproclamé de Nidaa et d’appeler à ce que le fils du président de la république soit démis de toute fonction au sein du parti. A le croire, «tant que Hafedh Caïd Essebsi fait régner sa loi au sein de Nidaa Tounes, le parti de la majorité ne se redressera plus et le pays non plus».

Intervenant, aujourd’hui, sur Mosaïque FM, M. Ksila a souligné que le gouvernement actuel manque de personnalités politiques faisant l’unanimité et capables de mettre en route les réformes nécessaires, mais écarter Habib Essid, le chef du gouvernement actuel, comme le préconise Hafedh Caïd Essebsi et en faire un bouc émissaire, sera une grosse erreur. Tiens, tiens…

Quand, à quelques semaines d’intervalles, on dit une chose et son exact contraire, qui plus est avec une grande ferveur et la main sur le cœur, cela veut dire qu’on a menti à deux reprises, et M. Ksila ne cesse de se mentir à lui-même, en croyant prendre les autres pour des idiots. Bref, c’est un dirigeant politique versatile, inconstant et sans principe. Qui retourne sa veste au gré du vent…

Z. A.

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