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Gouvernement : Trois scénarios pour la sortie de Habib Essid

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Le président Béji Caïd Essebsi a déclaré mercredi que le chef du gouvernement Habib Essid a préféré s’adresser à l’Assemblée pour solliciter de nouveau sa confiance.

Le chef de l’Etat, qui cherche à mettre en route dans les meilleurs délais sa proposition de former un gouvernement d’union nationale, aurait préféré voir Habib Essid présenter lui-même sa démission, ce qui aurait facilité les procédures et raccourci les délais. Or l’intéressé, qui refuse de porter seul le chapeau de l’échec de son gouvernement dont font partie des représentants des partis qui demandent aujourd’hui son départ, n’a pas montré beaucoup d’empressement à quitter le palais de la Kasbah. Il semble même vouloir vendre chèrement sa peau en mettant la coalition au pouvoir, composée des partis Nidaa Tounes, Ennahdha, l’UPL et Afek Tounes, devant ses responsabilités, d’autant qu’elle ne l’a pas beaucoup aidé depuis l’installation de son gouvernement en janvier 2015, mais qu’elle a, au contraire, constitué l’un des obstacles auxquels il était souvent confronté, certains ministres de son cabinet voulant ouvertement lui succéder.

Comment donc sortir de cette impasse politique ? Et que dit la Constitution de janvier 2014 à ce sujet ?

Selon Kais Saied, professeur de droit constitutionnel, qui parlait aujourd’hui sur Jawhara FM, la loi fondamentale prévoit trois scénarios pour la sortie de Habib Essid.

Le premier consiste dans la démission de l’intéressé et, par conséquent, de son gouvernement, et le choix d’une autre personnalité pour constituer un nouveau gouvernement. Cette hypothèse n’est plus à l’ordre du jour, puisque M. Essid l’a rejetée.

Deuxième hypothèse, sans doute la plus plausible : le Premier ministre demande à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) de lui renouveler sa confiance, et dans le cas où il ne parvient pas à obtenir la majorité absolue, son gouvernement sera considéré comme démis. Il aura, entre-temps, eu le loisir de défendre son bilan et de dire certaines vérités aux Tunisiens sur les pratiques de la classe politique en place, plus soucieuse de défendre ses positions et ses prébendes que de préserver les intérêts supérieurs de la nation. Technocrate indépendant et intègre, électron libre s’il en est, il rendra ainsi un grand service aux Tunisiens en leur ouvrant les yeux sur les dysfonctionnements du système politique actuel et au prochain Premier ministre, qui sera ainsi averti de ce qui l’attend.

La troisième hypothèse, la plus difficile à mettre en place, réside dans la présentation d’une motion de censure contre le gouvernement Essid par au moins une trentaine de députés, mais cela ne sera possible qu’après la fin de l’état d’urgence en vigueur dans le pays et son non-renouvellement, le 20 juillet courant.

I. B.

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