Le député Sahbi Ben Fredj considère que l’affaire Dardouri pose un problème de sécurité nationale et que ce dernier est victime des lobbys de la corruption.
Dans un post publié aujourd’hui sur sa page Facebook, le député d’Al-Horra est revenu sur l’affaire Issam Dardouri, suspendu de ses fonctions par le ministère de l’Intérieur, en précisant que le président de l’Organisation de la sécurité et du citoyen (OTSC) avait informé, preuves à l’appui, les députés, la présidence de la république, les ministères de l’Intérieur et de la Justice et toutes les parties concernées, des dépassements commis par le procureur adjoint au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme et de ses relations particulières avec une jeune fille de 17 ans impliquée dans des affaires terroristes.
Même s’il s’agit d’un cas isolé, cette affaire, écrit le député, doit être examinée «avec raison et sagesse» et sans tromper personne.
Malgré ces alertes dont la gravité n’échappe à personne, le juge suspecté d’avoir des contacts avec des terroristes n’a pas bougé de son bureau et a continué à travailler, en toute légalité, à auditionner des prévenus, poursuivre des enquêtes, à acquitter des personnes accusées de terrorisme et à classer des affaires, poursuit Sahbi Ben Fredj. «Combien avait-il, pendant tout un mois, de dossiers sur son bureau? Pourquoi n’a-t-il pas été suspendu de ses fonctions?», s’interroge-t-il.
M. Ben Fredj a attiré aussi l’attention sur l’origine de la campagne féroce menée contre Issam Dardouri dès l’annonce de la conférence de presse où il allait faire ces révélations. «Vous n’avez qu’à revenir aux journaux papier et en ligne ayant participé à cette campagne qui induit en erreur l’opinion publique et vous allez vous rendre compte que les alliés des terroristes sont parmi nos alliés», a-t-il écrit, par allusion au membres du parti islamiste Ennahdha, alliés de Nidaa Tounes dans la coalition au pouvoir. Et d’enchaîner en rappelant que l’interdiction de la conférence de presse a été décidée pour étouffer le scandale.
«Ce juge qui travaille au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a transmis des informations sécuritaires et judiciaires à la jeune fille tout en sachant qu’elle a des liens avec des cellules terroristes. Si c’était un cas isolé, pourquoi l’inspection du ministère de la Justice n’a-t-elle pas réagi avec la diligence requise et examiné le déroulement des affaires confiées à ce juge, depuis sa désignation au Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme? Est-il vraiment un cas isolé? Et combien d’autres cas isolés existent-ils?», s’est interrogé le député, en soulignant son inquiétude face à la gestion pour le moins laxiste de ce scandale qu’on a essayé d’étouffer.
Et si le terrorisme en Tunisie était, aujourd’hui, organisé et protégé par des personnalités et des lobbies? Et Sahlbi Ben Fredj de conclure: «Je ne peux ici que saluer Issam Dardouri», l’homme qui, par patriotisme et par acquit de conscience, a refusé de se taire et qui, malgré les pressions et les intimidations dont il a fait l’objet, au risque même de sa vie, a préféré faire éclater le scandale pour obliger les responsables à la présidence de la république, au gouvernement et à l’assemblée à assumer leurs entières responsabilités face à l’opinion publique.
Si le terrorisme a des protecteurs dans les plus hautes sphères de l’Etat, pourquoi, en effet, continuer à tromper cette opinion?
Z. A.
Donnez votre avis