Une journée d’étude sous le thème : «Cartographies de la révolution tunisienne» se tiendra le Jeudi 7 septembre 2016, au siège du Ceres, à Tunis.
Prennent part à cette journée, organisée dans le cadre de l’Année internationale de la carte, proposée par l’Association cartographique internationale (ACI) et parrainée par l’Organisation des Nations Unies (Onu) le Centre des études et recherches scientifique (Ceres), l’Association tunisienne de la cartographie et de l’information géographique (ATCIG) et l’équipe de recherche du laboratoire Geomage-Syfacte, des cartographes, des géographes, des utilisateurs et des amis de la carte et de la cartographie.
Cette manifestation scientifique, ouverte au public, que accompagnée par une exposition de posters sur le thème de la journée.
Les axes des débats sont: 1. Contexte géopolitique de la Révolution tunisienne; 2. Territoire tunisien et Territoire(s) de la Révolution tunisienne; 3. Disparités sociales et disparités spatiales; 4. Toponymie et Révolution; et 5. Géo-visualisation des mouvements et des événements de la Révolution.
Les événements politiques récents ayant eu lieu en Tunisie ces dernières années ont certainement un impact profond au niveau de la transformation de la société et de la politique tunisiennes. Mais, qu’ils soient appelés «révolution tunisienne», «printemps arabe », «émeutes», «sursaut populaire», ces événements ont aussi eu des conséquences sur la production cartographique à la fois en Tunisie et dans les milieux académiques étrangers.
De nouvelles formes de produits cartographiques comme les cartes animées, de nouveaux thèmes comme les cartes électorales, ont vu le jour. Leurs auteurs s’en servent pour décortiquer et reconstituer les multiples soubresauts de cette Révolution, depuis leur déclenchement et la chaîne de soulèvements gagnant progressivement tous les coins de Tunisie; jusque la récupération politique des émeutes et des sanctions sévères qui s’en sont suivies, jusque la récente série d’attentats terroristes en passant par les multiples faits sociaux, initiatives politiques et tentatives de mise en place et en cohérence de la deuxième République et d’un système politique nouveau.
L’instrument cartographique qui se veut neutre dans son principe, puisque son but est de représenter la réalité et de la construire, peut quelquefois être utilisé plus ou moins intentionnellement pour la déconstruire.
Dans cette nouvelle production cartographique, il fallait tenir compte du contexte international de la Révolution tunisienne. Non seulement cette Révolution a mis en valeur les multiples contradictions internes de la Tunisie, mais l’environnement international de la Tunisie suggérait des perturbations potentielles.
Les cartes de la Révolution ont suggéré qu’il existe plusieurs territoires tunisiens, plusieurs «Tunisie», qui se tournent le dos. Mais, aux disparités spatiales déjà connues par les géographes, s’ajoutent des disparités sociales et économiques peu abordées jusque-là dans leurs détails.
Même la question toponymique a été remise en question par la Révolution : la dénomination des lieux a vu des changements dans l’appellation des noms de lieux et il y a comme un retour aux sources suggéré par le remplacement des exonymes peu appropriés par la population locale par les endonymes plus proches de la perception citoyenne.
Sur le plan technique, la succession rapide des événements interpelle le recours à des techniques nouvelles propices à la reconstitution du mouvement en cartographie.
C’est autour de ces quelques idées que sera organisée la journée «Cartographies de la révolution tunisienne».
Les actes de la journée seront publiés dans un numéro spécial des ‘‘Cahiers du Ceres’’, série ‘Cartographie’.
Source : communiqué.
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