Des policiers, sur la plage de Nice, obligent une femme voilée, en legging et tunique, à se déshabiller, en se basant sur l’arrêté interdisant le port du burkini.
Quelque 48 heures après l’entrée en vigueur d’un arrêté de la municipalité de Nice interdisant le port du burkini sur la plage, la police française a signé son premier abus. Des clichés d’une femme voilée, assise tranquillement sur la plage, contrainte à enlever ses habits, par les forces de l’ordre invoquant sa «tenue incorrecte», ont fait le buzz sur le net et les médias anglo-saxons, provoquant un mouvement d’indignation dans l’opinion internationale.
Le 19 août, Christian Estrosi, premier adjoint au maire de Nice, avait indiqué que la dissimulation intégrale du visage ou le port d’une tenue intégrale pour aller à la plage dérangent : «Cela ne correspond pas à notre idéal de la relation sociale», avait-il dit.
La dame voilée dormait tranquillement sur la plage..
L’affaire de la femme voilée déshabillée par des policiers, sous le regard des baigneurs, dont certains lui ont demandé de dégager, a été qualifiée d’abus voire d’acharnement.
«On nous parle de liberté, d’égalité et de fraternité alors que certaines femmes ne peuvent même plus dormir sur la plage. Leur seul crime? Être voilée, ce qui constituerait un trouble à l’ordre public. Mais quel trouble cette pauvre femme endormie a-t-elle bien pu créer?», se sont interrogés certains qui parlent aussi d’humiliation en public.
D’autres se sont interrogés sur ce qui peut être appelé «tenue correcte»: «Qui définit cette tenue dite correcte ? Entre les strings, les monokinis, les robes de plage et les burkini… où placer le curseur pour parler de tenue correcte. On intervient clairement dans la liberté individuelle ou alors les policiers font de l’excès de zèle».
Y. N.
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