Le public tunisien a ri aux éclats dimanche soir avec l’humoriste canadien Anthony Kavanagh, dans le cadre du ‘Festival Juste pour rire’, à Hammamet.
Par Fawz Ben Ali
Pour sa première édition tunisienne, qui se tient du 24 au 30 août, Le festival ‘Juste pour rire’ a misé sur des talents tunisiens comme Lotfi Abdelli, Wajiha Jendoubi, Nidhal Saadi… et des stars de l’humour international à l’instar d’Anthony Kavanagh, le plus populaire des humoristes canadiens et le chouchou des Français.
Kavanagh nous annonce sa mort
Acteur, chanteur, danseur, animateur-télé, imitateur…, Anthony Kavanagh possède plusieurs cordes à son arc qu’il a su faire valoir afin de se faire une place dans le monde surpeuplé du rire et du show-biz avec un énorme record d’audience et des spectacles à guichets fermés dans les plus grandes salles d’Europe et du Canada.
Après un premier passage en Tunisie sur la scène du théâtre romain de Carthage, en 2010, Kavanagh revient à la rencontre de ses fans tunisiens, cette fois sur les planches du théâtre plein-air de Hammamet, première date de sa nouvelle tournée mondiale pour présenter son dernier spectacle ‘‘Showman’’.
Il choisit un ou deux spectateurs pour en faire les cibles de ses vannes.
Après 30 minutes de retard, l’artiste tant attendu fait enfin son entrée sur scène sous les applaudissements d’un public impatient de le retrouver. Le début est un peu morbide, car, Kavanagh nous annonce qu’il est mort et que nous, les spectateurs, sommes des âmes entre ici et l’au-delà s’apprêtant à descendre sur terre.
A partir de ce canevas, il revient sur les événements marquants de son existence pour que nous puissions tirer leçon de son expérience. Place aux vannes piquantes où tout le monde en prend pour son grade, à commencer par les hommes politiques, les artistes et en passant par les spectateurs parmi lesquels il a toujours l’habitude de choisir une ou deux cibles pour en faire ses victimes tout au long du show. C’est sa manière de se rapprocher du public et de créer une ambiance intime.
Durant près de deux heures, Kavanagh incarne une multitude de personnages et nous parle d’un tas de sujets toujours d’actualité : le racisme en France, l’avant et après Internet, la vie de couple, les conflits homme-femme… et d’ailleurs, là il ne manque pas, comme il l’a toujours fait, de s’en prendre à la gente féminine avec des gags faciles et recyclés: les femmes au volant, les femmes et le shopping… Bref, un air de déjà-vu.
Harissa, chicha et mezoued
Adaptant toujours ses spectacles au pays où il se produit, Kavanagh n’a pas manqué de nourrir son ‘‘Showman’’ de tout un tas d’expressions et de références tunisiennes pour son passage à Hammamet. On était agréablement surpris qu’un Canadien nous parle d’«harissa», de «chicha», ou encore du mariage typiquement tunisien et du fameux «mezoued» sur lequel il s’est drôlement déhanché. Les fou-rires étaient au rendez-vous avec à cet artiste qui sait tout faire : chanter, danser, imiter… et qui nous a mis plein les yeux.
L’humoriste adapte toujours ses spectacles au pays où il se produit.
Dans ce spectacle conçu comme une rétrospective de sa vie, Kavanagh nous a surtout parlé de lui-même en toute sincérité : son enfance, son adolescence, ses déceptions amoureuses, ses débuts peu glorieux…
Pour cet artiste qui ne se repose pas sur ses acquis mais se met constamment en danger, c’est la première fois qu’il joue la carte de l’émotion en nous livrant les épisodes les plus intimes de sa vie comme la naissance de ses enfants et la peur d’être père. La voix tremblante, l’artiste va jusqu’à évoquer la mort de ses parents, un traumatisme qu’il a pris des années à accepter, nous confie-t-il.
Fidèle à sa réputation, Kavanagh, qui pousse toujours plus loin les limites de son humour avec charisme et générosité, a conquis le public de Hammamet. Un succès pour la première édition tunisienne du ‘Juste pour rire’.
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