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Les filles s’insurgent contre le port obligatoire du tablier au lycée

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En Tunisie, le port du tablier dans les lycées est obligatoire pour les filles. Les lycéennes ont décidé de  faire face à cette mesure discriminatoire.

Le port du tablier est imposé pour les 2 sexes à l’école primaire. Mais au collège et au lycée, le port d’un tablier n’est plus exigé que des jeunes filles. Une mesure sexiste que les adolescentes tunisiennes ne sont plus disposée à accepter.

Tout a commencé à la rentrée 2016-2017, quand Selma E., une élève du lycée public d’El-Menzah 9, a refusé d’acheter le tablier imposé par l’établissement scolaire (vendu à 25 dinars et obligatoire pour les filles). Refusant d’acheter un tablier alors qu’elle en avait déjà un, la jeune-fille a décidé de ne plus se plier à la règle. Cela lui a, bien sûr, causé des soucis et elle a été taxée d’élève réfractaire et insolente.

«Si je n’achète pas ce tablier, c’est avant tout par principe car ce serait me plier à l’injustice de l’administration et l’autoriser à abuser de son autorité. L’année dernière, j’étais révoltée contre le code vestimentaire sexiste dans les lycées qui impose le port du tablier seulement aux filles et je me rappelle que beaucoup de personnes au lycée et en dehors m’avaient soutenue. Mais  rien ne semble avoir encore changé», a indiqué Selma, qui a appelé ses camarades à se mobiliser contre de pareilles injustices, qui n’ont plus leur place dans une Tunisie libre.

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Selma, l’élève qui a dit non.

Ce bras-de-fer a soulevé le problème de l’inégalité de traitement entre les filles et les garçons. Des professeurs se sont indignés que l’on puisse imposer des règles à l’école qui ne vont pas dans le sens de la constitution tunisienne, qui stipule dans son article 21: «Les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune».

C’est de cette révolte qu’est née l’idée de lancer un mouvement pour dénoncer la discrimination sexiste dans les collèges et lycées. Le mouvement «Tabliers pour tous ou tous sans tabliers» est ainsi né.

On rappellera que l’an dernier, Neji Jalloul, ministre de l’Education, avait parlé d’une réforme de l’uniforme scolaire afin de mettre tout le monde sur le même pied d’égalité et élimine toute différence, notamment entre les élèves qui portent des vêtements de marque et les autres. Il semble avoir oublié sa promesse.

Y. N.

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