Plusieurs organisations et associations tunisiennes ont dénoncé les déclarations due ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine, lors de sa visite hier à Ben Guerdane, estimant que celles-ci «portent atteinte à la sécurité des journalistes, des syndicalistes, des activistes de la société civile et des hommes politiques, qu’il a qualifié de mercenaires et de traîtres, en mettant tout le monde dans le même panier».
Dans un communiqué commun, rendu public, ce mercredi 8 mars 2023, les signataires ont qualifié les propos du ministre «de violents, dangereux, populistes et hâtifs et annonçant un retour vers l’État policier», et l’ont de ce fait appelé à présenter des excuses officielles, et à supprimer ladite vidéo des pages officielles du ministère de l’intérieur sur les réseaux sociaux.
Estimant que sa déclarations aura des retombées sur la sécurité des journalistes, des syndicalistes, des activistes de la société civile et des hommes politiques, les signataire lui ont également fait porter la responsabilité, tout en regrettant que le ministre ait tenu «des propos qui divisent au lieu de se montrer rassembleur et de mettre en avant l’unité nationale, qui plus est dans un contexte de crise».
Les signataires qui ont rappelé que les forces vives de la société civile tunisienne, les médias, les syndicats et la société civile et politique, ont formé ensemble un vivier essentiel face à la menace terroriste, ont également rappelé que ces dernier ont payé «un lourd tribut suite au discours d’incitation, de violence et de menaces de mort les visant, ce qui a notamment mené à l’assassinat des deux martyrs, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi».
La même source a affirmé que de pareilles déclarations auront un impact négatif sur l’image du pays, et sur les classements internationaux en matière de liberté de la presse, «qui ont déjà enregistré une régression suite à la politique répressive du gouvernement actuel contre les médias et les journalistes».
Notons que parmi les signataires de ce communiqué, on compte notamment l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH), l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).
Y. N.
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