Un Algérien a porté plainte contre des policiers tunisiens qu’il accuse de l’avoir violemment agressé au poste frontalier de Sakiet Sidi Youssef, au Kef.
Après l’agression du diplomate sénégalais, la semaine dernière, à l’aéroport de Tunis-Carthage, une autre nouvelle affaire vient éclabousser la police tunisienne…
Les faits se sont déroulés le 4 juillet dernier, vers 22 heures, à Sakiet Sidi Youssef. Khaled Boussouid (30 ans), un infirmier algérien venu passer des vacances en Tunisie, a été victime de violences policières. C’est, du moins, ce qu’il affirme.
Selon sa version, un douanier lui a demandé ce qu’il transportait dans un cageot et à peine a-t-il eu de répondre que l’agent lui a crié dessus lui, lui ordonnant de descendre. Le jeune homme a expliqué que la caisse était remplie de dattes, mais le douanier, soupçonnant autre chose, a mis le jeune homme à terre et lui a donné un coup de pied et l’a injurié.
Des collègues du douanier, venus à la rescousse, ont vérifié qu’il s’agissait bien de dattes. Le touriste algérien a alors demandé à récupérer son passeport, indiquant avoir changé d’avis et vouloir rentrer dans son pays, vu l’accueil qui lui a été réservé.
Le douanier a jeté le passeport par terre. «Il a en plus insulté ma mère et mon pays, et je lui ai dit qu’il n’avait pas le droit. Alors ses collègues m’ont emmené dans une pièce m’assurant qu’ils allaient me montrer de quel droit je bénéficiais en tant qu’Algérien. J’ai été insulté et frappé au cou, à l’arcade sourcilière, aux jambes et au dos», a-t-il accusé, ajoutant : «Malgré mon sang qui coulait, ils n’ont cessé de me frapper que lorsqu’un policier, visiblement plus gradé, leur a ordonné de me lâcher».
Reparti en sang dans sa voiture, Khaled Boussouid s’est rendu au premier poste sécuritaire algérien où il a porté plainte, avant d’être transporté à l’hôpital. Il s’en est sorti avec des points de suture et des contusions.
«Au-delà du manque de respect et de l’agression physique et morale, je suis abattu par l’idée que cela se passe en Tunisie, un pays ami, que je visite régulièrement, pays frère de l’Algérie, qui ont lutté et résisté ensemble, c’est inconcevable», a-t-il dénoncé.
L’Algérien dit se souvenir du prénom du plus violent de ses agresseurs, Brahim, «très grand de taille et à la peau mate», précise-t-il.
Ayant été informé de cet incident, le gouverneur du Kef, Mohamed Taher Matmati a indiqué en avoir informé, de son côté, le ministère de l’Intérieur qui prendra des mesures fermes si les accusations s’avéraient fondées.
«L’Algérie est un pays frère et ami, surtout pour nous au Kef. Et puis, toute violence policière est inadmissible. Si des policiers à la frontière ont agressé Khaled Boussouid, nous appellerons à des mesures exemplaires», a dit M. Matmati.
Y. N. M.
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