Dar Sebastian au coeur du verger du Centre culturel international de Hammamet.
Une rencontre-débat sur le thème: «Les jardins des Arts» se tiendra ce dimanche 11 décembre 2016, au Centre culturel international de Hammamet (CCIH).
La rencontre, qui sera abritée par Dar Sebastian, à partir de 10 heures, s’inscrit dans le cadre des Assises de la Culture pilotées par le CCIH en partenariat avec le réseau associatif de Hammamet.
Cette 2e session qui traitera des «Jardins des Arts» verra la participation d’éminents spécialistes en la matière. Parmi les intervenants, on annonce, aux côtés de Moez Mrabet, directeur du CCIH, Mohamed Haouel, coordinateur du réseau associatif de Hammamet, le Prof. Ridha Boukraa, Dr. Hichem Rejeb, Prof. Rachida Triki, Prof. Moez Bouraoui, et Dr Salem Sahli.
Nous reproduisons ci-dessous l’argumentaire de cette session…
«Philosophes et sociologues ont abordé les relations et les interactions entre culture, art et nature avec des questionnements et des objectifs différents. Du jardin d’Eden à l’art de rue, création et espace ont toujours été intimement liés. Qu’en est-il de cette source d’inspiration à l’ère numérique? Est-elle condamnée à disparaître derrière les écrans de toutes sortes? Les enjeux changent, les défis se font plus pressants. Il est question maintenant de développement durable, de crises environnementales, de pertes de repères, de changements d’habitudes. Et si le premier changement à effectuer devait être celui de la réhabilitation des espaces verts qui ont perdu leurs fonctions depuis la course effrénée à l’urbanisation sauvage? La société industrielle a beaucoup apporté à l’humanité certes, mais elle a aussi contribué à la déshumaniser.
Si l’on recentre nos propos sur le cas spécifique de notre pays, force est de constater que nous sommes à ce jour dans une impasse. Les différentes politiques culturelles ont montré leurs limites et il n’est plus question de se renouveler ou de se ressourcer mais de changer radicalement de cap.
Si le public se désintéresse de plus en plus de l’espace public, c’est qu’il y a un problème. Rien ne sert de se voiler la face et de continuer à adopter l’expérience des années 60 et 70 où les maisons de culture monopolisaient, comme leur nom l’indique si bien, les pratiques culturelles.
Aujourd’hui, ces espaces périclitent. Ils manquent cruellement de moyens pour l’entretien de leurs structures, pour répondre aux besoins du public et pour s’adapter aux nouveaux modes d’expression artistique.
Dans cette perspective, le Centre culturel international de Hammamet propose d’entamer une réflexion sérieuse sur la réhabilitation de l’espace vert et son insertion dans le patrimoine culturel national. Les différents acteurs de la scène culturelle locale, régionale et nationale sont invités à débattre autour de la création de parcs culturels animés par les artistes et centrés sur la création artistique.
Le patrimoine culturel de la Tunisie n’est pas uniquement constitué de ruines, de monuments ou de traditions artisanales et culinaires. N’est-il pas nécessaire d’ajouter à ce patrimoine, somme toute figé, une dimension plus vivante, plus dynamique?
Le point de départ de ce projet qui se veut national serait Dar Sebastian qui a pour ambition la réhabilitation de son parc et sa réconciliation avec son public légitime en introduisant des activités attractives tout en étant instructives.
Il sera question dans cette journée d’étude de penser aux moyens qui doivent être mis en œuvre pour transformer cet espace historique en modèle de projet culturel fondé sur la fusion de la nature et de l’Art.
Pour cela il est nécessaire d’impliquer dans la création de cet espace des personnes travaillant dans divers domaines : architectes et jardiniers paysagistes, artistes scénographes, plasticiens, poètes, dramaturges, etc.
Les principaux axes du débat seront donc la définition du parc culturel (ou jardin des arts) ; la conception des jardins publics comme espaces de spectacles vivants; le choix des parcs en fonction des objectifs culturels (quel espace pour quelle pratique artistique?); l’établissement d’une interaction entre création artistique et jardins publics?; la remise en question de la conception des aires culturelles; la conception d’une vraie politique culturelle tout aussi ambitieuse que pragmatique.»
Donnez votre avis