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Les partenaires sociaux africains planchent à Tunis sur la promotion de l’emploi

Les travaux du «sommet des partenaires sociaux africains sur la promotion de l’emploi» ont démarré, jeudi 15 décembre 2016, au siège de l’Utica, à Tunis.

Organisé conjointement par l’Utica et l’Organisation internationale des employeurs (OIE), le sommet examine dans le cadre de plusieurs panels la stratégie à mettre en œuvre pour la promotion de l’emploi en Afrique.

Le livre blanc, élaboré lors du précédent sommet de 2015 à Casablanca (Maroc), constitue le document de travail des participants pour l’élaboration de cette stratégie qui sera présentée lors du prochain sommet des partenaires sociaux africains qui se tiendra en 2017 en Algérie.

Youssef Chahed, chef du gouvernement, qui a prononcé l’allocution d’ouverture des travaux du sommet, a indiqué que la Tunisie a toujours eu une diplomatie africaine et constitue un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique.

Le continent africain, a ajouté le chef du gouvernement, dispose de grands potentiels de croissance. Toutefois, il est nécessaire de développer davantage la coopération interafricaine.

Abordant la question du dialogue social, M. Chahed a déclaré que les partenaires sociaux doivent dépasser les relations conflictuelles pour établir des relations de partenariat.

La question de l’emploi en Tunisie est une question nationale car il ne peut y avoir de transition démocratique réussie sans une solution au problème de l’emploi, a encore affirmé le chef du gouvernement, ajoutant que le contrat social a été discuté entre les partenaires sociaux et qu’un dialogue national sur l’emploi a été réalisé.

Il ne peut y avoir de création d’emplois sans développement et il ne peu y avoir de développement sans investissements c’est pour cette raison qu’il faut améliorer l’environnement de l’investissement et renforcer la coopération entre les partenaires sociaux, a affirmé le chef du gouvernement.

Ouided Bouchamaoui, présidente de l’Utica, a précisé auparavant que la Tunisie, pays du dialogue social, œuvre depuis sa révolution à la promotion de l’emploi et notamment l’emploi des jeunes et ces questions qui revêtent un grand intérêt pour le gouvernement d’union nationale.

Ce sommet, à ajouté Mme Bouchamaoui, qui fait suite à la création de la Task Force chargée d’élaborer le livre blanc sur la promotion de l’emploi en Afrique doit examiner pour adoption un programme pour la mise en œuvre des propositions du livre blanc. Cette mission historique, a déclaré la présidente de l’Utica, se fera en partenariat entre tous les partenaires sociaux et vise à améliorer le bien être des africains à travers le mécanisme de l’emploi.

L’Afrique regorge de ressources et de richesses mais son tissu industriel est en-deçà de ses capacités malgré le taux de croissance important qu’elle a enregistré ces dernières années. Il faut libérer et promouvoir l’initiative privée, développer le partenariat public-privé, accroître la qualité des produits, renforcer la productivité des entreprises africaines et renforcer le dialogue social entre les partenaires sociaux.

Le sommet d’aujourd’hui devra aboutir à l’adoption d’un plan de travail pour réaliser les objectifs de l’emploi notamment à travers la réalisation de projets structurant et l’amélioration de l’intégration régionale. Or, l’école comme les universités africaines ne répondent pas aujourd’hui aux nouvelles exigences de l’économie numérique et de la recherche scientifique et il est donc nécessaire de réaliser une révolution éducative qui rende l’école et l’université non seulement une plate-forme pour la collecte de la science et de la connaissance mais aussi un espace pour développer les compétences et renforcer les capacités techniques, a ajouté Mme Bouchamaoui.

En Tunisie, grâce au dialogue social, nous avons pu surmonter de nombreuses crises, a rappelé Mme Bouchamaoui, ajoutant qu’il ne peut y avoir de transition démocratique réussie sans donner une réponse aux aspirations des jeunes notamment leur droit à l’emploi.

De son côté, Houcine Abassi, secrétaire général de l’UGTT, a déclaré que l’emploi est au cœur des défis futurs de tous les pays, ajoutant que l’Afrique dispose de richesses considérables mais souffre d’une mauvaise gouvernance et de choix économiques et de modèles de développement inadéquats. La création des emplois passe par une industrialisation réussie qui sauvegarde l’indépendance nationale et qui garantit la sécurité alimentaire, améliore la productivité et renforce les capacités des économies nationales.

Frederick Muia, représentant de l’OIE, a, quant à lui, déclaré que l’emploi des jeunes constitue un problème réel en Afrique qui est pourtant le deuxième pôle de croissance mondiale après l’Asie. C’est pour cette raison que l’OIE a créée la task force dédié à cette problématique. Cette task force été ensuite rejointe par l’organisation syndicale africaine puis par les gouvernements africains qui ont adhéré à cette initiative. Ainsi, cette question de l’emploi nous unis tous, d’où l’importance du dialogue social entre tous les partenaires sociaux.

Mamadou Diallo du CSI a pour sa part affirmé que le mouvement syndical se félicite de la réussite du parcours réalisé pour arriver au sommet de Tunisie. Cette initiative constitue une réponse au défi majeur à relever par l’Afrique, celui de l’emploi des jeunes et des femmes. Pour y arriver, il faut réaliser une croissance inclusive et se fixer des objectifs communs car le développement économique et social passe par l’engagement de tous les partenaires sociaux et par une synergie entre leurs forces conjuguées. La réflexion au cours de ce sommet doit aboutir à l’adoption d’une feuille de route pour la promotion de l’emploi en Afrique, a-t-il ajouté.

Jamal Bellahrach de la Fondation Jobs for Africa (JfA) a ensuite pris la parole pour affirmer que l’emploi n’est pas seulement une question social, c’est aussi une question de sécurité pour l’Afrique et c’est pour cette raison que les partenaires sociaux doivent se parler franchement pour avoir une vision commune, un projet commun.

Avec le développement de l’économie numérique, d’autres attentes et d’autres besoins sont apparus et il est devenu donc nécessaire de changer de raisonnement, de logique. Ce sont les entreprises qui créent les emplois et non pas l’Etat, a affirmé M. Bellahrach, ajoutant que l’entreprise doit créer la richesse et doit aussi partager cette richesse.

Francis Sanzouango du Bureau international du travail (BIT) a déclaré que l’initiative qui est née à Genève a été appuyée par le BIT, ajoutant qu’il est nécessaire qu’il y ait un consensus entre les employeurs et les employés sur ces questions importantes.

Source : communiqué.

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