Anis Amri, auteur présumé de l’attentat, mardi 20 décembre 2016, à Berlin, était soupçonné de préparer des attaques terroristes et une enquête avait été ouverte en novembre dernier.
Par Yüsra Nemlaghi
Selon la police allemande, de forts soupçons tournaient autour du Tunisien et les autorités avaient ouvert une enquête à son sujet auprès du parquet fédéral allemand pour «suspicions sur la préparation d’un acte criminel grave représentant un danger pour l’Etat».
Ce Tunisien de 24 ans avait rejoint illégalement l’Italie en 2011, puis l’Allemagne en 2015, où il était également en situation irrégulière. Il a été rapproché par des groupes salafistes, notamment l’Irakien Abou Wala, qui a été arrêté, le mois dernier, à Hildesheim, et écroué pour recrutement de jihadistes pour l’organisation terroriste de l’Etat islamique (Daech).
Des médias allemands ont indiqué que le Tunisien était sous le coup d’une décision d’expulsion, prise à son encontre en juin 2016, quand des chefs djihadistes lui auraient proposé de commettre une attaque terroriste et de lui faire contracter un mariage blanc avec une Allemande pour éviter cette expulsion.
Les autorités sécuritaires tunisiennes, contactées par leurs homologues allemandes, depuis août dernier, n’ayant pas fourni de document officiel confirmant la nationalité tunisienne du «migrant clandestin» (elles ne l’ont fait qu’hier, après le drame) et justifiant ainsi la destination de son expulsion, ce dernier est resté libre et a eu le temps de mijoter son coup. La suite on la connait…
Les autorités allemandes ont lancé, au lendemain de l’attaque, un avis de recherche européen et proposent jusqu’à 100.000 euros de récompense pour toute personne qui aiderait à arrêter le présumé auteur de l’attaque de Berlin, probablement armé et blessé.
En Tunisie, Abdelkader Amri, le frère de Anis, s’est dit choqué de voir la photo de ce dernier dans les médias. Lui et toute la famille de l’homme le plus recherché en Allemagne ne s’expliquent pas comment a-t-il pu en arriver là et estiment qu’il a fait une faute impardonnable et n’aura que ce qu’il mérite.
«Nous dénonçons le terrorisme et Anis a fait honte à la famille et à la Tunisie. Il devra payer pour ce qu’il a fait», a déclaré, Abdelkader, le frère d’Anis Amri, cité par des médias.
Notons que la brigade antiterroriste tunisienne a interrogé, mercredi, à Oueslatia (Kairouan) la famille du suspect.
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