La famille de Mohamed Amine Ben Ali (8 ans) accuse l’hôpital de Tajerouine (Kef) de négligence ayant causé le décès de leur enfant.
Par Yüsra Nemlaghi
C’est ce qu’a indiqué, aujourd’hui, à Kapitalis, Hanene, maman d’Amine, qui avait été pris en charge, mardi 17 janvier 2017, pour une forte fièvre due à une grippe, par l’hôpital de Tajerouine, avant d’être transféré à celui du Kef puis à celui d’Habib Thameur de Tunis, où il rendit l’âme, le jeudi 19 janvier.
«Mohamed Amine a présenté les symptômes de la grippe lundi et nous l’avons emmené, mardi, à l’hôpital de Tajerouine, où on lui a prescrit des médicaments. Son état ne s’étant pas amélioré, nous l’avons emmené de nouveau aux urgences, mardi soir. Il avait alors 41 de fièvre», raconte Hanene, ajoutant qu’on a admis l’enfant dans une chambre, en lui branchant du sérum et en lui administrant des médicaments.
Mohamed Amine a alors commencé à saigner du nez et de la bouche, et malgré les appels incessants de la maman, les infirmières ne se sont pas inquiétées outre mesure. «Il a fallu que je crie au secours, appelant à l’aide, en disant que mon fils allait mourir, pour qu’on réponde enfin à mes appels; et c’est là qu’on s’est aperçu qu’il perdait trop de sang et qu’on a décidé de le transférer à l’hôpital régional du Kef, où il est arrivé vers 23h30», poursuit Hanene. Et d’enchaîner : «Au Kef, on m’a dit que son cas est inquiétant et que les médecins ont décidé son transfert à l’hôpital Habib Thameur à Tunis vers 2h du matin car il saignait encore beaucoup».
A son arrivée à Tunis, l’enfant a été pris en charge immédiatement par les médecins, qui n’ont pas donné d’explication à la famille, se contentant d’indiquer qu’il ne fallait pas perdre du temps et qu’on devait le traiter d’urgence.
Selon Hanene, les médecins l’ont rassurée et lui ont même indiqué que le traitement a été bien administré. Mais Mohamed Amine rendit l’âme en réanimation et les responsables de l’hôpital se contentèrent de préciser à la famille que l’autopsie révélera les circonstances exactes du décès.
«Les médecins de Tajerouine nous on fait perdre beaucoup de temps et ont pris à la légère l’état de mon fils. Peut-être que s’il avait été pris en charge rapidement, il aurait pu être sauvé. Les responsables de ce laxisme meurtrier doivent être identifiés et sanctionnés pour que pareil drame ne se reproduise plus avec d’autres patients», a conclu la maman.
Cette affaire a été prise en charge par Moncef Wahani, directeur régional de la Santé au Kef, qui a précisé à Kapitalis que les premiers éléments de l’enquête ne prouvent pas de manquement de la part du personnel de l’hôpital de Tajerouine, ajoutant que les investigations qui seront menées, dès lundi, en coordination avec l’hôpital Habib Tameur, où Amine est décédé, permettront de connaître les causes réelles de cette mort.
«Je vais recevoir la famille du défunt et nous mènerons l’enquête comme il se doit pour révéler la vérité», a promis Moncef Wahani, qui affirme prendre cette affaire très au sérieux.
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