Saïd Aïdi prend la défense des deux jeunes candidats au baccalauréat poursuivis en justice pour consommation de cannabis.
L’ex-ministre de la Santé a commenté dans un post publié sur sa page Facebook la nouvelle de l’arrestation des deux élevés Mohamed Amine Hammami et Dhia Eddine Djeladine, à Siliana, pour consommation de cannabis, en vertu de la loi n° 52 de 1992 relative à la consommation de stupéfiants.
Dans ce post, M. Aïdi a écrit : «Il y en a assez ! Les deux jeunes de Siliana en phase de passer l’examen du baccalauréat, arrêtés sur fond de ce qui a été nommé la loi 52 de 1992 relative à la consommation de stupéfiants, sont la goutte qui a fait déborder le vase. Deux jeunes, qui ont à peine dépassé l’âge de l’enfance, pourraient voir leur vie détruite comme cela a déjà été le cas de plusieurs jeunes avant eux. C’est la raison pour laquelle, l’Etat, pouvoir exécutif, législatif et judiciaire, doit assumer ses responsabilités. On souhaite que le ministère public révise ce type de méthodes punitives et leurs manières d’exécution en attendant la promulgation d’une nouvelle législation. Il est impératif qu’il y ait des résolutions courageuses qui expriment un réel attachement à la Tunisie du XXIe siècle. Il faut que la société entière, politiciens, activistes dans la société civile ou simples citoyens, se transforme en force de pression positive qui pousse vers le changement de ce style de répression rétrograde.»
Mohamed Amine Hammami et Dhia Eddine Djeladine, les éleves de Siliana poursuivis pour consommation de cannabis.
Rappelons que les deux élèves, en classe terminale du lycée Mongi Slim à Siliana, ont été arrêtés, dimanche dernier, pour consommation de cannabis.
Beaucoup de leurs camarades, enseignants et représentants de la société civile de la région ont observé, jeudi 16 février 2017, un site in de protestation devant le tribunal de première instance de Siliana pour réclamer la libération de Mohamed Amin et Dhia.
Il est à noter, par ailleurs, que la fameuse loi 52 a été l’objet, ces derniers mois, de vifs débats dans les médias et au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
De très larges couches de la société civile réclament son abrogation arguant que l’emprisonnement ne peut jamais être un remède efficace du fléau de la drogue et suggérant la suppression de la peine de prison pour les consommateurs pour ne garder que la sanction financière.
Le projet d’amendement de cette loi présenté par le gouvernement a, cependant, maintenu la peine de prison tout en mettant en place un mécanisme permettant d’éviter la prison aux consommateurs qui s’engagent à se faire désintoxiquer.
Il est à rappeler que, lors de la campagne électorale pour les présidentielles de 2014, le président de la république Béji Caïd Essebsi, s’était engagé à amender la loi 52 dans le sens de la suppression de la peine de prison pour les consommateurs.
Il est à rappeler aussi qu’une récente étude sur la consommation du tabac et de l’alcool, effectuée par la direction de la médecine scolaire et universitaire, montre que la moitié des élèves des établissements éducatifs du gouvernorat de Tunis ont essayé la drogue, le tabac et l’alcool.
Lors d’une journée de sensibilisation organisée à l’hôpital Razi à Manouba, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le tabac, le directeur général de la santé a souligné que beaucoup d’élèves se sont essayés aux substances stupéfiantes: 61,1% des garçons et 40,9% des filles.
Abderrazek Krimi
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