Le Festival de l’Opéra s’ouvre, ce soir, samedi 15 avril 2017, dans le cadre magique de Dar Sebastian, au Centre culturel international de Hammamet.
Au programme de la soirée, sur invitations exclusivement, un concert de l’atelier de chant lyrique de l’Institut supérieur de musique de Tunis (ISMT) de Hristina Hadjieva, avec la participation de Toyoko Azaiez.
Un festival c’est d’abord un espace dédié, pendant un temps bien déterminé, à une manifestation artistique. L’espace et le temps ne font qu’un. La fusion ne s’arrête pas là lorsqu’on parle d’opéra. Ce genre est bien entendu né d’un désir profond d’offrir au public quelque chose de grandiose. Là aussi, les dates se télescopent puisque les uns font remonter la naissance de cet art aux origines de la scène, dans la Grèce antique, et les autres le situent plutôt à l’aube des temps modernes, au tout début du XVIIe siècle, là où les arts ont triomphé de l’obscurantisme, dans ce beau pays qu’est l’Italie.
Fusion, union, communion. L’Opéra est un art de la scène qui englobe plusieurs arts : théâtre, musique, poésie. C’est, en somme, l’art dans toute sa splendeur qui se met au service de la vie, de l’amour et de toutes les autres passions qui animent l’homme ou le consument.
Nul autre lieu que Dar Sebastian, avec ses voûtes, ses colonnes, ses arcs et sa notoriété, n’était prédestiné à accueillir un Festival de l’Opéra dans sa version épurée. L’idée a été explorée par Lassaad Ben Abdallah, il y a quelques années. Elle est reprise, aujourd’hui, avec beaucoup de bonheur, par Moez Mrabet, qui y a vu une excellente initiative méritant d’être poursuivie et développée.
La blancheur des murs dispense en effet de tout autre décor; la sonorisation inhérente à la singularité de l’architecture favorise le voyage temporel et l’immersion dans le lustre des récitals d’antan.
Si la musique adoucit les mœurs, l’opéra élève l’âme et invoque non pas les diables de Tasmanie ou d’ailleurs, mais les anges gardiens du raffinement et du bon goût.
Des anges gardiens, il y en aura à Dar Sebastian durant cette semaine. Il y en a deux, notamment, qui ont voué leur vie à la transmission de leur propre passion, la musique. Fusun Regaïeg et Hristina Hadjieva ont formé plusieurs générations d’artistes tunisiens en faisant fi des frontières, des barrières et des obstacles. Mues par une seule force, celle de l’amour de l’Art, parlant une seule langue, celle de la communication, ces deux grandes dames seront les invitées d’honneur de cette nouvelle session du Festival d’Opéra.
Le CCIH, toujours soucieux d’offrir en partage le meilleur, et de lui-même, et de l’art, invite à goûter, à humer, à caresser, à contempler et, surtout, à écouter le «bel canto». Ici, la langue est universelle, le sens celui des sens…
Rym Kheriji
Programme :
– Samedi 15 avril :
Soirée d’ouverture avec un concert de l’atelier de chant lyrique de l’ISMT de Hristina Hadjieva. Accompagnement : Toyoko Azaiez.
– Dimanche 16 avril :
Honneur à l’opéra italien : Emira Dakhlia (mezzo soprano, Tunisie-Russie) et Mehdi Trabelsi (piano, Tunisie).
– Mercredi 19 avril :
Soirée française : Mélodies, airs d’opéra et pièces pour piano avec Béatrice de Larragoïti (soprano, France-Brésil) et Matthieu Esnult (piano, France).
– Jeudi 20 avril :
Concert du chœur des Solistes des Mille et une notes, sous la direction de Nour El-Houda Koubâa, avec Catherine Manandaza (soprano), Nour El-Houda Koubâa (mezzo soprano), Georges Wanis (ténor) et Jean-Christophe Grégoire (baryton).
– Vendredi 21 avril :
Concert du ténor tunisien Hassen Doss, accompagné de Toyoko Azaiez.
– Samedi 22 avril :
‘‘Carmen oiseau rebelle’’, concert-spectacle autour de ‘‘Carmen’’ de Georges Bizet, avec Georges Wanis (ténor), Catherine Manandaza (soprano), Jean-Christophe Grégoire (baryton), Nour El-Houda Koubaa Guiguet (mezzo-soprano), Salma Barouni (soprano), Amel Sdiri (soprano), Jean-François Basteau (piano), Marine Bonnetain (violon), Annick Perrier (flûte), Jérôme Guiguet (violoncelle), Philippe Perrier (percussion), Paulin Balpetré (trompette).
– Du 18 au 23 avril :
Ateliers de chant lyrique pour enfants et adultes dirigés par Nour El-Houda Koubaa et l’association ‘Les Ami de Shahrazade’.
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