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«Terrorisme des stades» : Majdouline Cherni persiste et signe

Les violences et les polémiques ayant marqué le dernier derby de Tunis soulignent l’urgence de remédier aux maux chroniques du sport en Tunisie.

La ministre de la Jeunesse et du Sport, Majdouline Cherni a déclaré, lundi 1er mai 2017, qu’elle ne présentera pas d’excuses pour les déclarations qu’elle a faites, la veille, à l’issue des violences ayant émaillé le derby de la capitale entre le Club africain (CA) et l’Espérance sportive de Tunis (EST) comptant pour la 2e journée retour du play-off de la première ligue professionnelle de football, au stade de Radès.

Ayant qualifié les violences de «terrorisme des stades», Mme Cherni a provoqué la colère de plus d’une partie.

Tout d’abord du président du Club africain, l’homme d’affaire et président de l’Union patriotique libre (UPL), Slim Riahi, qui a fait porter la responsabilité de ces violences aux forces de l’ordre qui, selon ses dires «n’étaient pas neutres» et ont provoqué le public du CA qui n’aurait fait, selon lui, que réagir à cette provocation.

Ensuite, hier, ce fut au tour de certains députés, dont notamment la présidente de la commission parlementaire de la jeunesse et des députés du bloc parlementaire de l’UPL, qui ont décidé de boycotter la visite de la ministre, prévue pour aujourd’hui, mardi 2 mai, à Ben Arous, pour l’inauguration de nouvelles installations sportives dans la région.

Pour sa part, Wadie El-Jari, président de la Fédération tunisienne de football (FTF), s’est démarqué de la ministre qui veut faire jouer les matchs restants du championnat de football à huis-clos. Minimisant l’importance des incidents, M. El-Jari a appelé la ministre de la Jeunesse et du Sport à revoir cette décision.

Quant à Majdouline Cherni, imperturbable, elle a affirmé qu’elle ne retournera pas sur ses déclarations car, estime-t-elle, le phénomène de la violence dans les stades a atteint des proportions intolérables et est devenu une source de menace pour la vie des gens.

Elle a indiqué dans ce contexte que l’expression «terrorisme des stades» qu’elle a utilisée est bien appropriée au contexte car, affirme-t-elle, «le terrorisme n’est pas limité uniquement à l’utilisation des armes».

Mme Cherni a, par ailleurs, dénoncé le manque d’encadrement du public par les responsables des clubs, rappelant, à ce propos, sa réaction de vendredi dernier lorsqu’elle a été obligée de quitter la salle omnisports de Radès, où se déroulait la finale de la coupe de Tunisie de volleyball entre l’Espérance sportive de Tunis et l’Etoile sportive du Sahel, suite au sifflement de l’hymne national par le public des deux clubs. Suite à ce comportement qu’elle a jugé intolérable, elle a fait exécuter l’hymne national de nouveau et exigé le silence du public en menaçant de faire jouer le match à huis-clos.

Cette polémique prouve encore une fois les maux dont souffre le sport en Tunisie, à cause du manque d’encadrement du public, des difficultés qu’éprouvent les forces de l’ordre à gérer les débordements dans les stades et du mélange, historique en Tunisie, entre sport et politique.

Abderrazek Krimi

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