Youssef Chahed avec le corps des gouverneurs, dimanche, à Laouina.
Youssef Chahed a convoqué, dans l’après-midi du dimanche 21 février 2017, une réunion sécuritaire urgente consacrée à la situation à Tataouine.
La réunion du chef du gouvernement avec les ministres de la Défense, Farhat Horchani, et de l’Intérieur, Hedi Majdoub, qui étaient accompagnés par de hauts cadres militaires et sécuritaires, s’est poursuivie jusqu’à une heure tardive. Elle a été consacrée à l’examen de la situation à Tataouine, après la montée de la tension sociale dans la région et l’envahissement, samedi, de la station de pompage de gaz d’El Kamour par des protestataires qui ont procédé à la fermeture de la vanne de distribution, dans ce qui ressemble à un mouvement de désobéissance civile et à une provocation de l’armée nationale chargée d’assurer la protection des installations pétrolières et gazières dans la région.
La première tentative d’incursion dans la station, dans la matinée du samedi, a obligé les militaires en faction à tirer en l’air pour disperser les assaillants et les faire sortir de l’enceinte de la station.
Suite à ce premier incident, des renforts militaires ont été dépêchés sur le lieu pour mieux assurer la protection au site.
Chahed lors de sa visite à Tataouine, le 27 avril 2017.
Il faut noter que les unités de l’armée présentes se sont trouvées dans une situation difficile à gérer face à des manifestants chauffés à blanc et prêts à en découdre avec les représentants de l’Etat. N’ayant pas les moyens ni les compétences des forces de sécurité intérieures et des brigades antiémeutes, ces unités ont cherché à éviter, autant que faire se peut, toute confrontation physique avec les manifestants pouvant avoir des conséquences dramatiques. Car il était hors de question de tirer sur des assaillants civils et, en l’absence d’instructions en ce sens émanant de leurs supérieurs, les soldats n’ont eu d’autres choix que de laisser les assaillants occuper la station de pompage.
A l’exception de l’instruction donnée par le chef du gouvernement de rouvrir immédiatement la vanne de la station de pompage, fermée par les manifestants, ce qui a d’ailleurs été fait dans la journée, aucune autre information n’a filtré sur les autres décisions prises par le conseil sécuritaire. On a, cependant, appris que d’autres renforts militaires ont été dépêchés sur les lieux, alors que la tension a continué à monter dans la soirée de dimanche dans la ville de Tataouine.
Abderrazek Krimi
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