Mongi Harbaoui/Chafik Jarraya.
Mongi Harbaoui, le député de Nidaa Tounes, se distingue par son opposition à l’arrestation des barons de la contrebande et de la corruption.
Invité, jeudi 25 mai 2017, de l’émission ‘‘24/7’’ sur El-Hiwar Ettounsi, le député de Nidaa Tounes pour le Kef à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), qui aurait pu saisir l’occasion qui lui était offerte de se racheter et d’expliquer que sa première réaction à l’annonce de l’arrestation des grosses pointures de la corruption et de la contrebande, dont son ami Chafik Jarraya, était hâtive, maladroite et excessivement légaliste et qu’elle ne tenait pas compte du fait que ces arrestations aient été prises dans le contexte de l’état d’urgence et de la menace avérée à la sûreté de l’Etat tunisien.
Droit dans ses bottes, M. Harbaoui a répété que la méthode adoptée par le chef du gouvernement Youssef Chahed était expéditive et qu’elle constituait une atteinte aux droits élémentaires de citoyens tunisiens comme, par exemple… Chafik Jarraya.
Prié par Karim Helali, le député d’Afek Tounes, qui était lui aussi présent sur le plateau de l’émission, de faire amende honorable et de reconnaître que le post sur sa page Facebook, dans lequel il prenait la défense «des droits» du sulfureux homme d’affaires et où il a qualifié la décision de Chahed d’«enlèvement», était une erreur commise dans le feu de l’action, Mongi Harbaoui n’en a pas démordu et a continué à justifier l’injustifiable…
«Non, répond le représentant de Nidaa Tounes, lorsque j’ai publié le post en question, personne ne pouvait nous donner d’explication ou de justification à ces arrestations. Personne ne pouvait nous dire où se trouvaient ces personnes absentes: ni le procureur de la république, ni la justice, ni l’Intérieur, ni le tribunal militaire, ni l’armée, personne n’avait la moindre idée sur le sort des disparus, ni sur l’endroit où ils étaient… Dans pareilles circonstances, j’ai exprimé le souhait que le gouvernement s’en explique et qu’il dise la vérité à l’opinion publique tunisienne sur ce qui se passe vraiment.»
A présent, la machine de la guerre contre la corruption et la contrebande s’est – enfin – mise en marche et elle n’a pas le temps de s’embarrasser des petits détails de la procédure légale normale: la situation est exceptionnelle et le danger que la mafia représente pour la stabilité de notre pays est tellement grave et prouvé qu’il n’y a pas lieu de demander à l’Etat de reporter l’exercice de l’autorité que lui accorde la loi.
L’unanimité des Tunisiens autour de l’urgence du sauvetage de la Tunisie est telle qu’il est permis d’arrêter, d’abord, ceux qui portent atteinte à sa sûreté, puis, de constituer leurs dossiers d’accusation – à coup sûr, ceux-ci ne manqueront pas de pièces, d’aveux et de témoignages…
Quant à Mongi Harbaoui, que les mauvaises langues accusent d’être l’un des députés soudoyés par le sieur Jarraya, il serait bien inspiré d’annoncer qu’il abandonne son immunité parlementaire, comme l’ont fait beaucoup de ses collègues, pour contribuer symboliquement à la guerre menée par l’Etat contre le fléau de la corruption qui hypothèque l’avenir des Tunisiens.
Marwan Chahla
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