Ridha Belhaj / Slim Riahi.
La guerre contre la corruption et la contrebande lancée par le gouvernement doit se faire dans le cadre de la loi et du respect des droits de la défense.
Le Front du salut et du progrès (FSP) a réitéré, lors d’une conférence de presse, lundi 29 mai 2017, au siège de l’Union patriotique libre (UPL), à Tunis, son soutien de principe à la campagne lancée, la semaine écoulée, par le chef gouvernement Youssef Chahed contre les fléaux de la corruption et de la contrebande.
Ridha Belhaj, s’exprimant au nom du comité de direction de Nidaa Tounes, a indiqué que ce soutien de principe n’est pas une carte blanche donnée au chef du gouvernement qui est appelé, selon lui, à respecter des institutions de l’Etat et à viser tous ceux qui pourraient être impliqués dans les réseaux de la corruption et de la contrebande, sans exonérer personne ni aucune partie.
Ridha Belhaj a aussi mis en garde contre l’exploitation de cette campagne pour des règlements de comptes, en insistant sur la nécessité de respecter les droits des accusés, qui doivent bénéficier des garanties légales de la défense.
M. Belhaj a évoqué, dans ce cadre, la question de la confiscation des avoirs et des biens des accusés qui, selon lui, demande à être clarifiée, vu le caractère exceptionnel de la procédure telle qu’établie par le décret-loi de 2011, qui «ne prévoit pas le droit de la défense ni l’intervention de la justice».
En réponse à une question concernant les soupçons d’implication de certains députés dans des affaires de corruption, le président de l’UPL, Slim Riahi, a affirmé que «les accusations ne sauraient être fondées sur de simples informations circulant sur les réseaux sociaux».
Selon lui, l’affirmation par certains députés qu’ils sont prêts à abandonner leur immunité parlementaire pour faciliter les investigations judiciaires sur d’éventuelles affaires de corruption à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) exprime une forme de populisme qui n’a pas lieu d’être. Et pour cause : «s’il est prouvé qu’un député est impliqué dans une affaire de corruption, la loi prendrait son cours et le parlement enlèverait l’immunité du député concerné».
Abderrazek Krimi
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