«Il n’y a aucun détenu politique en Tunisie. Cette rumeur est perverse et malveillante car elle vise à ternir la réputation des autorités tunisiennes dans leurs relations avec les suspects et les prévenus», a déclaré le ministre de l’Intérieur Kamel Feki.
Le ministre a rappelé que les lois et procédures appliquées dans le traitement des cas des suspects sont strictes et rigides, soulignant que son département agit conformément aux autorisations judiciaires à la demande du ministère public.
«Nous agissons en bonne et due forme conformément aux actes de la police judiciaire émis sous le contrôle du parquet», précise-t-il, en ménageant toutefois une porte de sortie aux autorités publiques en soulignant que «certaines erreurs pourraient être commises» et en appelé les personnes victimes d’une infraction à la signaler au parquet… au même parquet qui l’a probablement commise.
Fekih a affirmé que l’approche des autorités en matière d’arrestation des «individus» connus du public (pour ne pas dire personnalités politiques, ce qui est le cas des personnes poursuivies pour atteinte à la sûreté de l’Etat et incarcérées depuis février dernier) est souvent «prudente» et «civilisée» afin d’éviter les critiques et les contestations injustifiées. Pourtant, des critiques et des protestations sont exprimées par les avocats des personnalités incarcérées, les représentants de la société civile et même des personnalités étrangères. Et pour cause: il s’agit ici d’anciens ministres, députés, journalistes et hommes d’affaires connus pour leur activisme politique.
Le ministre a souligné que pendant la phase d’enquête, la personne arrêtée bénéficie de la protection des forces de sécurité conformément aux normes internationales. Une fois le mandat de dépôt délivré, la personne arrêtée relève de la juridiction des autorités pénitentiaires et judiciaires, qui traitent sa situation selon les moyens disponibles.
Faisant référence aux mesures préventives prises contre un certain nombre de «membres de l’opposition», le ministre a réitéré qu’elles ont été prises pour garantir le droit de l’Etat de poursuivre les individus recherchés par la justice, ajoutant qu’en vertu de la loi d’urgence, le ministre pourrait les placer en résidence surveillée pour une période de temps limitée si cela s’avère nécessaire à une enquête ou s’ils y a crainte qu’ils puissent fuir le pays.
Le problème avec l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’Etat, c’est que les autorités judiciaires ne communiquent pas sur la teneur des accusations retenues contre les personnalités politiques incarcérées alors que les membres de leur comité de défense, faisant référence aux éléments contenus dans le dossier, parlent d’«accusations mensongères et non étayées par des preuves matérielles» et de «règlement de comptes politiques».
I. B.
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