La Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH) a fermement dénoncé aujourd’hui, 4 janvier 2020, via un communiqué, la présence du magistrat Imed Derouiche en tant que ministre de la Défense dans la composition gouvernementale proposée par Habib Jemli, chef de gouvernement désigné par Ennahdha.
La LTDH rappelle, en effet, que M. Derouiche était l’un des bras droits de l’ancien dictateur, Zine El Abidine Ben Ali, utilisé par ce dernier, notamment, pour harceler la Ligue, empêcher sa direction d’opérer et même suspendre ses prérogatives via un jugement signé le 27 novembre 2000 de sa propre main.
La ligue s’est également étonnée de la nomination, dans l’équipe gouvernementale de Habib Jemli, d’autres personnalités sur lesquelles planent des soupçons de corruption, considérant la liste du probable futur gouvernement comme provocatrice et porteuse de messages hostiles, et appelant, par conséquent, les députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à réfuter toutes les candidatures douteuses.
Pour rappel, la plénière consacrée au vote de confiance au gouvernement Jemli aura lieu vendredi prochain, 10 janvier.
La LTDH est une association fondée en 1976 par Hassib Ben Ammar. Sa mission est d’observer et de défendre les droits de l’homme en Tunisie. Elle est la doyenne des ligues des droits de l’homme en Afrique et dans le monde arabe.
De son côté, Imed Derouiche est juge au sien du tribunal de première instance de Tunis. Il avait occupé plusieurs postes de haute volée, dont celui de procureur général de la République, de directeur général des services judiciaires ou encore de directeur général de l’Institut supérieur de magistrature de Tunisie.
C. B. Y.
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