Les juges tunisiens ont-ils subi des pressions de la part du pouvoir exécutif pour ordonner l’extradition du chef milicien libyen Walid Al-Qalib?
Ahmed Rahmouni, président de l’Observatoire tunisien de l’indépendance de la magistrature, n’a aucun doute à ce sujet.
Selon lui, les choses étaient claires dès le départ et le ministre des Affaires étrangères, Taïeb Baccouche, n’a fait qu’insulter l’intelligence de ses compatriotes en déclarant, vendredi 19 juin 2015, qu’il n’y a aucun lien entre la libération d’Al-Qalib et celle, survenue le même jour, des otages tunisiens en Libye.
Le juge Rahmouni a déclaré aux médias que les accusations retenues par la justice tunisienne contre le chef milicien libyen sont fondées et ce dernier aurait dû être condamné et non remis à son frère.
«J’ai les preuves de son inculpation, car il est bel et bien impliqué dans des affaires terroristes et d’autres de droit commun. Il n’a pas dû être libéré. C’est sous la pression des dirigeants politiques que la cour d’appel de Tunis s’est réunie, dans la nuit du 17 juin, pour recourir à une mesure d’exception, jadis utilisée par Ben Ali faire extrader des inculpés», a déclaré le président de l’Otim.
La libération d’Al-Qalib est directement liée aux récentes prises d’otages des diplomates ou des ressortissants tunisiens, a souligné le magistrat, qui a toujours milité pour l’indépendance de la justice.
Z. A.
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