L’examen de l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaïd par la Chambre criminelle auprès du Tribunal de 1ère instance de Tunis débutera mardi 30 juin 2015.
Chokri Belaid est un dirigeant de gauche, qui a été assassiné, le 6 février 2013, à l’âge de 48 ans, par des extrémistes religieux.
Sachant que les audiences seront publiques, le comité de défense a appelé les autorités judiciaires à leur consacrer une salle plus spacieuse, compte tenu du fait que plusieurs militants, journalistes, tunisiens et internationaux, vont y assister.
L’Ordre national des avocats ainsi que le comité de défense appellent tous les avocats exerçant en Tunisie à plaider dans cette affaire. Ils appellent aussi les organisations de la société civile œuvrant pour les droits de l’Homme et la démocratie à se constituer partie civile.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, mardi 23 juin 2015, le comité «appelle les citoyens tunisiens encore animés par le souvenir de Chokri à être présents au procès pour honorer sa mémoire».
L’ex-secrétaire général du Watad, co-fondateur du Front populaire (coalition de gauche radicale), gênait les islamistes par son opposition farouche à leur projet de société et sa dénonciation de leurs erreurs et dépassements. Son assassinat a été vécu en Tunisie comme un tremblement de terre politique, mais la vérité sur cet assassinat tarde encore à être révélée.
Sous le gouvernement de la Troïka, la coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha, le dossier de l’affaire a été géré avec autant de laxisme que de laisser-aller. Mais la famille de Belaid et ses camarades du Front populaire ont maintenu la pression sur le gouvernement et le pouvoir judiciaire pour empêcher que le dossier soit classé sans suite et que les véritables ordonnateurs de l’assassinat échappent à la justice. Leurs efforts ont donné leurs fruits, puisque le dossier a finalement été rouvert et l’enquête judiciaire relancée.
Le juge va-t-il pousser le souci de vérité jusqu’à entendre certains hauts responsables de la sécurité et dirigeants d’Ennahdha, notamment l’ancien ministre de l’Intérieur et ancien chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh, dont le comité de défense ne cesse de souligner la responsabilité dans l’assassinat? Wait and see…
Y. N. M.
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