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Jimmy Cliff à Hammamet : La remontée du temps

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Le roi Jimmy Cliff a enchanté la scène de Hammamet. Les jeunes de 50  ou 60 ans ont exulté, dansé,  swingué… Le reggae dans toute sa splendeur…

Par Anouar Hnaïne

Sans aller dans les recoins de l’histoire du reggae, disons que celui qui incarne cette musique est sans conteste Bob Marley. Il a trusté avantages et palmes et a surfé sur les vagues de la gloire. C’était à la fin des années 70. Sur les planches, il y avait Peter Tosh, les Wailers ou Jimmy Cliff. Chacun se battait pour la domination de territoires reggae, mais Marley l’a emporté haut la main et ses rythmes dominent encore les scènes du monde.

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Un « king » dans toute sa splendeur et des musiciens complices.

Le roi Cliff chauffe ses sujets

Jimmy Cliff a vécu l’âge d’or du reggae. A son âge (68 ans), il continue à chanter et à accumuler les succès. Sa carrière ne semble pas devoir s’arrêter de sitôt. Il sillonne les pays où ses fans l’accueillent avec la même ferveur. Lui est resté le même. Un king. Et il l’a fait savoir dimanche au Festival de Hammamet. Un show des meilleurs jours ou des meilleures nuits que la scène n’a pas abrité depuis longtemps. Chansons toutes dansantes, amples, rythmes et couleurs séduisants. Il a littéralement incendié le théâtre. Départ.

Huit musiciens et des meilleurs, percussions évidemment, saxo, guitares, congas, claviers, voix et mouvements. Cliff, sapé de chemise lamé orange et jaune, petite moustache et bouc, il porte sur son crâne chauve une couronne  qu’il ajustera fréquemment de peur qu’elle tombe et qui sait, quelqu’un d’autre la ramassera pour régner sur la planète reggae. «I’m Cliff», hurle-t-il. «He is  Jimmy Cliff», répètent ses musiciens. Il est le roi Cliff et il chauffe ses sujets qui n’en demandent pas tant pour exploser, cris, mouvements de bras, sifflets, sauts en l’air… Un vent de folie.

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La couronne du roi Cliff.

Cliff se met au centre de la scène, s’assoit devant deux congas, lève la tête au ciel. Silence, il est habité et attaque ‘‘Suzanna’’, ‘‘When we remember’’… Un tonnerre de voix s’échappe des gradins. Peace and love. Ambiance !
Suit l’un de ses tubes planétaires ‘‘O baby it’s a wild world’’, le mercure monte dans les gradins, les jeunes âgés de 50  ou 60 ans exultent. Ça danse, ça swingue… Les moins âgés sautillent. Il y a de la joie, dirait le fou chantant. Un public taillé pour ce genre de spectacle.

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Le public de 50 ou 60 ans exulte.

L’air chargé de rythmes jamaïcains

«Stop the war !», partout, hier comme aujourd’hui, au Soudan, en Syrie, au Nigéria. Arrêtez la guerre chante, crie, hurle Cliff; le saxo lui donne la réplique; il prend sa guitare, laboure la scène dans tous les sens, tend le micro au public en folie. Lumières éteintes, silence, des pas en arrière, en biais et devant, le roi de la forêt rugit dans le micro, les claviers résonnent, commence ‘‘The Lion say’’, le public dompté, pétrifié écoute, le lion ajuste sa couronne et chante…
Suivent sans ordre les tubes ‘‘I can see clearly now’’, l’inoxydable ‘‘Many river to cross’’, la fièvre monte encore, le public chante, les bras au ciel, deux heures sont passées. Fin de partie? Ça ne se passera pas ainsi, les musiciens réclament Billy, qui revient pour un ‘‘Under the sun, moon and stars’’ et ‘‘White and night’’. L’air a changé, il est chargé de rythmes jamaïcains. Il faut avouer que la scène de Hammamet, le public de ce dimanche a fait mieux que celui d’El Jem en 2008.

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