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La réconciliation économique ne pose pas problème à l’UGTT

UGTT

L’UGTT n’est pas opposée au projet de loi sur la réconciliation économique, qui est acceptable à ses yeux moyennant quelques «rectifications».

Par Marwan Chahla

L’absence de l’UGTT des manifestations hostiles au projet de loi sur la réconciliation économique, samedi dernier, n’empêche pas la centrale syndicale d’avoir une opinion sur cette question: «Sous sa forme actuelle, ce projet de loi est inacceptable», a ainsi déclaré, hier, Bouali Mbarki, le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), dans l’émission ‘‘Ness Nessma News’’.

«Notre position là-dessus a été clairement exprimée par le conseil d’administration national de notre centrale, dans un communiqué officiel signé par notre secrétaire général Houcine Abassi. Est-t-il utile de rappeler que nous avions été, il y a près de 2 années, parmi les premiers à avoir appelé de tous nos vœux à ce qu’il y ait une réconciliation nationale? Qu’on ne vienne pas, aujourd’hui, surenchérir sur cette question!», a indiqué M. Mbarki, expliquant que si l’UGTT n’a pas participé aux manifestations du samedi 12 septembre, organisées par les partis de l’opposition pour demander le retrait de ce projet de loi, «la raison en est toute simple: personne ne nous a invités à y prendre part.»

Un passage obligé

La centrale syndicale aurait donc pu prendre part à ces manifestations? Rien n’est moins sûr, car, en d’autres circonstances, les syndicalistes n’auraient pas attendu une invitation pour descendre dans la rue.

«Nous avons dit et répété que notre pays – à l’instar d’autres pays qui ont connu des révolutions et entamé des transitions démocratiques – doit entreprendre cette réconciliation nationale. Ceci est passage obligé et il n’y a aucun doute là-dessus, à nos yeux. Mais il y a un cadre bien précis qui devrait définir cette démarche: l’entreprise de la réconciliation nationale ne doit affecter en rien la justice transitionnelle, ni toucher d’aucune manière les impératifs constitutionnels. Notre conseil national a dit clairement, après avoir pris la peine de consulter certains experts et spécialistes, que ce projet de loi, sous sa forme actuelle, présente de nombreuses difficultés, qu’il pose un certain nombre de problèmes et qu’il mérite donc d’être révisé. Ainsi qu’il a été soumis (par le président Béji Caïd Essebsi à l’Assemblée des représentants du peuple, Ndlr), il n’est pas acceptable. Donc, nous demandons à tous de faire montre de modération et de pondération dans la révision d’un certain nombre d’articles de ce projet de loi, de façon à ce qu’il obtienne, au bout du parcours, le consensus le plus large possible. C’est de cette manière qu’il faudra procéder. C’est de cette manière que l’on pourra faire progresser le débat sur cette question cruciale de la réconciliation nationale», a expliqué M. Mbarki, sans préciser les articles du projet de loi devant être amendés.

Des rectifications nécessaires

Cependant, pour le responsable syndical, le plus dur est fait: «A présent que des voix se sont élevées contre ce projet de loi et qu’elles ont réussi à se faire entendre… A présent, également, que le secrétaire général de l’UGTT a pu rencontrer le président de la république et qu’il lui a exposé le point de vue de notre centrale sur cette question, il semble que l’on s’achemine tranquillement vers l’adoption des rectifications nécessaires qui devront être portées à ce projet de loi, avant qu’il ne soit soumis à l’Assemblée. Il n’y a pas de mal à cela… car, après tout, qu’est-ce qui devrait nous unir tous? Bien évidemment, la réponse demeure ‘‘l’intérêt de la Tunisie’’. Toute réconciliation, qu’elle soit économique, nationale ou  générale, doit garder présent à l’esprit la priorité du développement de notre pays, le sauvetage de son économie, le recouvrement de l’argent de la communauté nationale. Nous appuyons tous ces efforts, sans aucune réserve.»

En d’autres termes, le projet de loi relatif à la réconciliation économique et financière ne pose pas problème, en tant que tel, à la puissante centrale syndicale, qui pourrait l’avaliser et le soutenir moyennant quelques amendements. Reste que l’UGTT serait bien inspirée de préciser les clarifications qui, à ses yeux, sont nécessaires pour rendre ce projet de loi acceptable.

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