La pianiste française Elizabeth Sombart a donné un récital, jeudi, au Théâtre municipal de Tunis, pour partager «une musique aux couleurs de l’âme», dit-elle.
Par Fawz Ben Ali
Musicienne et pédagogue, la musicienne a été invitée à se produire à Tunis par la Ligue pour la défense de la laïcité et des libertés (LDLL). Et elle n’a pas hésité un instant à venir honorer de sa présence et de son art un pays et un peuple qu’elle admire et respecte.
Un moment de grâce
Elizabeth Sombart a connu le piano dès l’âge de 7 ans, et la scène et le public dès l’âge de 11 ans. Son talent précoce et hors normes lui a valu un premier prix national de piano à seulement 16 ans. Depuis, l’artiste n’a cessé de perfectionner son jeu et d’enrichir son expérience et ses connaissances musicales.
Elevée au rang de Chevalier de l’ordre national du mérite en 2006, puis de Chevalier de l’ordre des arts et des lettres en 2008, la soliste est considérée comme l’une des meilleures pianistes de son temps, à l’échelle internationale.
Avec une riche discographie et vidéographie, ainsi que plusieurs ouvrages, Elizabeth Sombart s’est produite sur les plus prestigieuses scènes du monde (Théâtre des Champs-Elysées à Paris, Carnegie Hall à New York, Suntory Hall à Tokyo…), avant d’honorer la scène du Théâtre municipal de Tunis.
Evidemment, le public tunisois ne pouvait manquer un tel moment de grâce. Il s’est enivré d’airs tour à tour doux et solennels, exécutés par 10 doigts dansants, délicats et précis, qui ont fait chavirer les âmes des présents. L’émotion était au rendez-vous en cette soirée placée sous le thème de la l’amour et des libertés.
Elizabeth Sombart, qui n’a pas manqué d’exprimer une douce pensée aux réfugiés syriens, a tenu aussi à dédier ce concert aux exilés du monde, surtout que le programme de la soirée était consacré à l’œuvre de Frédéric Chopin. Ce dernier fût, lui-même, réfugié, dès 1830, après avoir quitté la Pologne occupée par les Russes, à l’âge de 20 ans, sans jamais y retourner.
Des mélodies mélancoliques
Le souvenir de la patrie meurtrie a imprégné les mélodies mélancoliques de Chopin, interprétées magistralement par la pianiste française, dont, ‘‘Nocturne en ré bémol majeur op.27’’, ‘‘Barcarolle op.60’’, ‘‘Fantaisie impromptue op. Posthume 66’’, ‘‘Ballade n.1 op.23’’ et ‘‘Sonate en si mineur op. 58’’.
Parallèlement à sa carrière musicale, Elizabeth Sombart se consacre à l’action humanitaire à travers la Fondation Résonance qu’elle a créée et qu’elle préside depuis 1998, et qui œuvre pour le partage de la musique classique dans des lieux comme les hôpitaux, les prisons, les maisons de retraite… Outre son génie musical, qui lui vaut l’admiration et le respect des mélomanes à travers le monde, Elizabeth Sombart est aussi un exemple de générosité et d’humilité.
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