Des heurts ont éclaté près du cimetière d’El Jellaz à Tunis entre la police et la famille d’un détenu décédé dans des conditions douteuses.
Cela s’est passé, hier, lors des funérailles de Kaïs Ben Rhouma, un détenu mort le 5 octobre courant. Sa famille dénonce la torture policière et appelle à ce que justice soit faite.
Pendant les funérailles, des jeunes ont jeté des cailloux en direction des policiers qui ont du faire usage de gaz lacrymogène.
Kaïs Ben Rhouma (36 ans) a été arrêté dans une affaire de trafic de drogue et a rendu l’âme quelques heures après, lors de son interrogatoire au commissariat d’El-Ouardia, à Tunis.
Selon des proches et des témoins, il n’y aucun doute sur les circonstances du décès et accusent les policiers de l’avoir torturé jusqu’à ce que mort s’en suive. «Les agents l’ont agressé dans la rue, lui portant des coups de pied et de matraque sur la tête alors qu’il était à même le sol, ne représentait aucun danger et ne résistait pas lors de l’interpellation», a rapporté un habitant du quartier, témoin de l’arrestation. Propos appuyés par le témoignage de Karim, le frère du défunt.
Pour sa part, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) a appelé, hier, dans un communiqué, à l’ouverture d’une enquête sur la mort suspecte de Kaïs Ben Rhouma.
«La LTDH exprime sa profonde indignation et présente ses condoléances à la famille Ben Rhouma, tout en soulignant avoir appelé le ministère de l’Intérieur à ouvrir une enquête sur cette affaire», lit-on dans le communiqué.
On rappellera qu’en septembre dernier 2 détenus (Sofien Dridi et Ridha Mannaï) sont morts dans des conditions douteuses et que des enquêtes sont en cours pour révéler les circonstances de leur décès.
L’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT) avait également tiré la sonnette d’alarme en indiquant que 23 plaintes pour tortures et agressions policières ont été enregistrées pour ce même mois.
Y. N.
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