L’État tunisien pourrait avoir recours aux «sukuk» islamiques pour boucler son budget 2016 et certains parlent d’hypothéquer le stade de Radès.
L’État tunisien pourrait hypothéquer le stade de Radès pour l’émission de «sukuk» (emprunts obligataires islamiques), dans le cadre du projet de loi de finances pour l’exercice 2016, a affirmé l’expert en économie, Moez Joudi, à l’agence Tap, mercredi.
M. Joudi a expliqué que «le pays pourra avoir recours aux sukuk islamiques, en plus des emprunts internes et externes, en tant que mécanismes pour remédier au déficit budgétaire de 2016 qui s’élève à 1 milliard de dinars».
«Plusieurs mécanismes de financement et de couverture du déficit budgétaire sont inclus dans le projet de la loi des finances 2016, parmi lesquels figure le recours aux emprunts islamiques contre la présentation de garanties, et parmi ces garanties l’hypothèque du stade olympique de Radès», a-t-il ajouté. «Cette alternative reste, toutefois, une simple proposition inclue dans le projet de la loi des finances 2016», a précisé l’expert.
Questionné à ce sujet par « Assabahnews », le ministre des Domaines de l’Etat, Hatem El Euchi, a expliqué que le projet de loi sur les «sukuk» islamiques n’a pas encore été approuvé par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) pour qu’on puisse parler de l’appliquer. Il a ajouté que ce genre de financement est un mécanisme parmi d’autres et que des pays comme la France, la Grande Bretagne ou encore le Luxembourg ont eu recours aux «sukuk» islamiques.
Le ministre a ajouté que le système de «sukuk» ne demande pas une hypothèque à proprement parler, car c’est le budget de l’État qui en fait office. Mais l’emprunteur doit proposer un équivalent de la somme qu’il emprunte. Il cite l’exemple de la Grande Bretagne qui a présenté le Buckingham Palace quand elle a eu recours aux «sukuk».
A signaler que la commission des finances, du développement et de la planification à l’ARP doit auditionner, aujourd’hui, le ministre des finances à propos du projet de l’État et de la loi des finances 2016.
A. B. M. (avec Tap)
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