Retardée en raison de l’attentat du 18 mars dernier, l’inauguration de la salle de Carthage au musée du Bardo a eu lieu mercredi 4 novembre 2015.
Par Zohra Abid
La cérémonie s’est déroulée en présence des responsables des musées du Louvre et du Bardo, de l’Institut national du patrimoine (INP), de l’ambassadeur de France à Tunis, des patrons de l’UBCI et de Total Tunisie, les 2 entreprises mécènes de l’opération, ainsi que les représentants des médias. Elle a, d’ailleurs, été retardée de près de 2 heures, en raison de problèmes techniques et de retouches de dernière minute. Personne ne s’en est, d’ailleurs, formalisé. Et pour cause : on est habitué à ce genre de contretemps sur les rives sud de la Méditerranée.
L’ambassadeur de France et les directeurs des musées du Bardo et Louvre lors de l’inauguration.
Dans leurs allocutions, les responsables tunisiens et français ont condamné l’acte barbare du 18 mars dernier qui a fait une vingtaine de morts, en majorité des touristes en visite au musée. Ils ont aussi exprimé leur détermination à travailler ensemble, main dans la main, pour sauvegarder le patrimoine, le mettre à l’abri des atteintes et l’exposer au grand public comme un témoignage des multiples civilisations qui se sont succédé en Méditerranée.
On a ensuite effectué la visite de la salle de Carthage où quelques impacts de balles étaient encore visibles sur certains murs et socles en marbre. Quels gâchis !
Au total, 35 sculptures ont été restaurées par 8 stagiaires diplômés de la section «Sculpture» de l’Ecole nationale des Beaux-Arts de Tunis. Ces derniers ont bénéficié, en 2011, d’une formation dans la restauration de sculpture, assurée par le musée de Louvre, en partenariat avec celui du Bardo, et financée par l’Institut français de Tunisie (IFT), dans le cadre d’une convention bilatérale signée en 2009.
Les 4 stagiaires tunisiens.
Après une formation de 2 ans, 4 parmi les 8 stagiaires ont été recrutés par l’INP pour créer le premier atelier de restauration de sculptures en Tunisie. En 2014, 2 parmi les 4 ont pu intégrer la section de conservation-restauration des œuvres sculptées de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Tours (France). Dès la fin de leur formation, ils enseigneront à leur tour cette nouvelle discipline qui n’existe encore pas en Tunisie.
Dans le cadre de la même convention, plusieurs autres salles du musée du Bardo bénéficieront des travaux de restauration dont a profité celle de Carthage.
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