Les mouvements de protestation individuels et collectifs ont enregistré, au cours d’octobre dernier, une hausse considérable de près de 72%.
Ces mouvements sont ainsi passés de 398, en septembre, à 910 en octobre, a fait savoir Abdessatar Sahbani, responsable de l’Observatoire social tunisien (OST) relevant du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), qui a imputé cette forte augmentation des mouvements sociaux à la rentrée – scolaire, universitaire, sportive, politique, etc. –, ainsi qu’à la «quasi-absence» d’une politique de gestion des conflits sociaux ou «consistant essentiellement à gérer les urgences sans solution de fond».
M. Sahbani s’exprimait en marge d’une conférence de presse organisée par le FTDES et consacrée à la présentation du rapport sur les mouvements sociaux, le suicide et la violence au cours du mois d’octobre 2015.
Il a, dans ce contexte, précisé que le nombre des protestations individuelles a atteint 50, soit environ 5% du total des protestations, contrairement aux mouvements collectifs qui ont connu une hausse remarquable (860).
Le chercheur a, par ailleurs, observé, que le gouvernorat de Tunis a occupé la première place, en nombre de mouvements sociaux (84), suivi de Gafsa (88), Médenine (63), Sfax (52) et Kairouan (46).
«Les protestations d’ordre économique, administratif, sécuritaire et éducatif ont proliféré contrairement à celles d’ordre social, politique et environnemental», a-t-il dit.
S’agissant des suicides et tentatives de suicide, M. Sahbani a fait savoir que le nombre a baissé passant de 69 en septembre à 42 en octobre, soit 27 cas en moins. Ce sont les mâles qui sont toujours plus affectés par ce phénomène (31 en octobre) que les femelles (11). Chez les jeunes (7 cas), la tranche d’âges la plus touchée reste celle des 26-35 ans.
Sur un autre plan, les violences entre les forces de sécurité et les citoyens ont occupé la première place des cas de violence recensés durant le mois dernier.
A. B. M. (avec Tap)
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