Après l’élimination de l’équipe nationale olympique à la CAN-U23 au Sénégal, le coach Maher Kanzari va-t-il être maintenu à son poste ?
Par Marouen El Mehdi
A priori, Wadiî Jari, le patron de la FTF, qui a tout fait pour ramener Kanzari à la direction technique et lui confier la sélection olympique, à défaut des séniors, verra d’un mauvais œil le départ d’un ami qu’il a réussi à imposer au moment où cette équipe était entraînée par Nizar Khanfir. Ce dernier avait pourtant fait du bon travail sans pour autant avoir bénéficié des moyens mis à la disposition de on successeur.
Un manque flagrant d’audace
Pour revenir au parcours des Olympiques à cette CAN qualificative pour les JO 2016 de Rio, d’où son importance pour l’équipe, disons que le jeu des Tunisiens a souvent manqué de percussion et de créativité avec des directives excessivement prudentes. Ça a réussi contre la Zambie, la plus faible équipe du groupe que les Tunisiens ont battue de manière heureuse et contre le courant du jeu, mais dès que les poulains de Kanzari se sont trouvés face à des équipes plus fortes et moins naïves que la Zambie, ils ont trop souffert pour s’en sortir avec le minimum de dégâts, sans réussir à réaliser l’essentiel, c’est-à-dire terminer à l’une des deux premières places pour passer au second tour et chercher sérieusement la qualification aux JO.
Plus grave encore, lors du dernier match face à l’Afrique du Sud, alors que les Tunisiens étaient condamnés à gagner pour espérer se qualifier, Maher Kanzari était resté fidèle à ses mêmes principes, basés sur la prudence alors qu’il était appelé à prendre beaucoup plus de risques pour marquer et bousculer ses adversaires. Il n’a daigné avancer d’un cran et incorporer des joueurs à vocation offensive qu’en seconde mi-temps, permettant aux Sud-Africains de prendre le dessus sur ses joueurs et surtout prendre confiance en leurs moyens. Certes, la prestation des Tunisiens au cours de la seconde moitié du match était de loin meilleure que celle des premières quarante-cinq minutes, mais les carottes étaient déjà cuites.
C’est dire que Kanzari a fait des choix très discutables et le résultat est là pour confirmer qu’il avait eu tort.
Dans la défaite, la responsabilité est assumée par tout le groupe, joueurs et staff technique en tête, mais celle du coach était plus évidente du fait qu’il a multiplié les erreurs tactiques et le mauvais choix des joueurs au cours des deux derniers matches, ceux qu’il devait bien négocier pour arracher un meilleur classement.
Qu’en pense la DTN ?
A présent, le mal est fait et la Tunisie sera absente des JO pour la troisième fois de suite, sa dernière participation datant de 2004 à Athènes. De retour à Tunis, le staff technique aura à s’expliquer sur ce nouvel échec et la direction technique va devoir faire, en principe, le bilan complet de ce safari raté pour prendre les décisions qui s’imposent.
Logiquement, Kanzari aura de très faibles chances de demeurer à son poste, d’autant plus que les Olympiques n’auront plus de compétitions à disputer que dans deux ans au moins. Certains de ses joueurs vont rejoindre la sélection A et celle des joueurs locaux qui participera bientôt au CHAN 2016 alors que leur coach risque très fort d’être remercié, à moins que Jari intervienne pour l’imposer en tant qu’adjoint de Henri Kasperczak pour lui permettre de bien se positionner pour la succession du Franco-Polonais à la tête de la sélection A en cas de non-qualification au Mondial 2018 en Russie.
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