Un nouvel espace dédié aux métiers du tapis et du tissage, vecteurs importants de l’économie des régions intérieures, vient d’ouvrir à Tunis.
Par Anouar Hnaïne
C’est un petit espace douillet jouxtant une jungle de bureau. Le show room du tapis et du tissage est logé à la rue de Kairouan, à Tunis, serré entre les directions du ministère de l’Enseignement supérieur et les logements privés.
Selma Elloumi Rekik inaugure le show-room.
Un secteur sinistré
Ambiance de cérémonie officielle : Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, forcément consciente des enjeux du rôle du tapis et du tissage dans l’économie des régions intérieures, a inauguré cet espace, le vendredi 18 décembre courant, déclarant au passage : «L’importance historique du secteur du tapis et du tissage qui traverse un goulet pénible nous dicte aujourd’hui plus que jamais de redoubler d’efforts pour montrer et encourager cet artisanat riche issu de toutes les régions du territoire».
Selma Elloumi Rekik et la fille de Chedlia Ben Saâd, continuatrice de l’oeuvre de sa mère.
En effet, l’artisanat, secteur lié organiquement au tourisme, prend de l’eau de toutes parts, sinistré ou en voie de l’être. Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, conscient de cette situation, fait feu de tout bois pour sauver cette économie qui reflète notre mode de vie et perpétue une partie de notre histoire.
Le tapis et les produits de tissage y afférents sont une vitrine éclatante de notre artisanat. Aussi le Centre technique du tapis et du tissage, dirigé par Taoufik Mediouni, se donne-t-il comme objectif, à travers cette unité, d’aider les artisans à innover et à mieux commercialiser leurs produits.
Foulards, mergoums et tapis.
Hommage à une pionnière
A l’intérieur de cette lumineuse zone, on découvre des créations artisanales parmi lesquelles des foulards à la mode tissés main, des tapis aux motifs ancestraux de différentes régions, des métiers à tisser… L’espace porte le nom de Chedlia Ben Saâd, une pionnière à la longue carrière, première formatrice technique dès 1946 en tissage et broderie à l’Office des arts de Kairouan.
Tissage traditionnel, foulards modernes.
Ce nouveau show-room «sera, nous l’espérons, un facteur de rapprochement entre les artisans, les centres de recherche et les institutions concernées», conclut la ministre comme pour démontrer que l’artisanat ne baisse pas le rideau. Un ministre femme qui inaugure un espace portant le nom d’une femme défunte, symbole fort ou preuve qu’avec ce show-room, la jeune Chedlia est bien vivante… à travers toutes les artisanes du tapis, ses «héritières», continuatrice de son oeuvre fondatrice.
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