Des pistes pour améliorer les échanges économiques entre la Tunisie et le Soudan, qui demeurent très faibles malgré les opportunités offertes dans les deux pays.
Par Wajdi Msaed
La haute commission tuniso-soudanaise tiendra ses assises à Khartoum, la première semaine de février 2016, a annoncé son excellence l’ambassadeur du Soudan à Tunis, El-Abid Ahmed Mourawah, lors de la réunion d’information, le 5 janvier 2016, au siège du Centre de promotion des exportations (Cepex), consacrée à la participation tunisienne à la Foire internationale de Khartoum, qui aura lieu du 25 janvier au 1er février 2016.
Le diplomate soudanais a fait savoir, dans ce contexte, que l’ouverture d’une ligne maritime entre les deux pays figurera sur la liste des questions inscrites à l’ordre du jour de cette réunion.
Le faible niveau des échanges
«Les échanges commerciaux entre la Tunisie et le Soudan sont encore très faibles malgré les possibilités énormes dont disposent les deux pays qui aspirent à établir un partenariat efficace et prometteur susceptible de donner un autre élan à la dynamique des investissements entre les deux pays frères», a encore dit M. Mourawah.
Ridha Mahjoub, président de la Chambre économique africaine, qui a organisé cette manifestation, a déploré, lui aussi, le faible niveau des échanges commerciaux bilatéraux, malgré la nette amélioration enregistrée entre 2014 et 2015.
«Cela doit nous inciter à redoubler d’efforts pour assurer la croissance escomptée en essayant de résoudre les problèmes qui entravent la bonne marche sur cette voie et notamment les problèmes relatifs au transport et à l’octroi des visas», a-t-il indiqué.
De nouveaux horizons
Taoufik Mlaieh, membre du bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) a rappelé que la première mission d’hommes d’affaires tunisiens au Soudan a constitué le prélude à la réouverture de la ligne aérienne entre les deux pays, suspendue depuis 1989.
Les données chiffrées présentées par le représentant de la compagnie Tunisair augurent de la réussite de cette ligne qui reflète l’intérêt que le gouvernement tunisien porte au continent africain et qui facilitera l’accès des opérateurs économiques tunisiens aux marchés de l’Afrique de l’Est. «Il n’y a aucune raison que la Tunisie soit absente au Soudan. La Foire internationale de Khrartoum sera une bonne occasion pour le retour de la Tunisie au Soudan, surtout que le problème du visa est en cours de résolution entre les deux gouvernements», a précisé M. Mlaieh.
C’est dans ce contexte que Aziza Hatira, Pdg du Cepex, a lancé un appel aux hommes d’affaires tunisiens pour aller nombreux participer à la Foire internationale de Khartoum et prospecter de nouvelles pistes à même pour impulser le partenariat entre les deux pays.
L’appui souhaité
Le débat engagé avec les participants à cette rencontre a permis de présenter l’état de la coopération tuniso-soudanaise et les opportunités qu’elle peut dégager pour les deux parties, et de soulever les problèmes empêchant une plus grande présence de la Tunisie sur les marchés africains. Les orateurs ont souligné la nécessité d’une aide accrue de l’Etat aux promoteurs qui cherchent à se déployer dans ces marchés. Ils ont évoqué, dans ce contexte, les exemples du Maroc et, surtout, de la Turquie qui a annulé le visa pour de nombreux pays, ce qui a permis d’augmenter le nombre d’entrées touristiques dans ce pays de 4 millions en 2004 à 35 millions actuellement.
La plupart des intervenants ont exprimé le vœu de voir la ligne aérienne Tunis-Khartoum consolider, sur les 3 vols programmés par semaine, le nombre de Soudanais visitant la Tunisie, notamment pour des soins de santé. Ils ont aussi appelé à résoudre le problème des transferts d’argent entre les deux pays et à encourager les bureaux d’études tunisiens à explorer le marché soudanais.
Le chef de la représentation diplomatique soudanaise en Tunisie a lancé, en conclusion, un message d’optimisme, en annonçant, la tenue, en mars prochain, à Tunis, d’une foire des produit soudanais, tout en exprimant le souhait de voir des banques tunisiennes ouvrir des succursales au Soudan. «Nous voulons que la Tunisie soit au premier rangs des pays qui marquent une présence forte au Soudan», a-t-il affirmé.
Donnez votre avis