L’opposition a préféré manifester dans la rue plutôt que d’assister à la célébration du 5e anniversaire de la révolution au Palais de Carthage.
Le Front populaire et Al-Massar avaient annoncé, le 11 janvier 2016, qu’ils allaient boycotter la cérémonie officielle organisée au Palais de Carthage pour célébrer le 5e anniversaire de la révolution du 14-Janvier. Ils ont finalement célébré cet événement à leur manière, en se rassemblant, aujourd’hui, à l’avenue Habib Bourguiba, à Tunis.
«L’ambiance générale du pays n’est pas à la fête. Les objectifs de la révolution n’ont pas été réalisés et le gouvernement semble ne pas s’en soucier. De plus le traitement des dossiers des assassinats des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi n’ont pas avancé d’un iota, alors que le président avait promis, lors de sa campagne électorale, que cela faisait partie de ses priorités», nous a confié Mongi Rahoui. Et d’ajouter : «La présidence organise une cérémonie protocolaire qui ne nous intéresse pas. Des agents de la garde présidentielle sont tombés récemment dans une attaque terroriste. Ils se sont ajoutés à tous les autres martyrs. Et Beji Caïd Essebsi, qui accusait autrefois Rached Ghannouchi de laxisme dans la lutte contre le terrorisme, lorsque son parti, Ennahdha, était au gouvernement, s’est finalement allié aux islamistes, trahissant ainsi les promesses qu’il a faites à ses électeurs».
De son côté, le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, a indiqué aux médias que la cérémonie de Carthage n’a aucun sens, puisque la coalition gouvernementale a tourné le dos à la révolution.
«Après 3 ans d’échec de la troïka (la coalition gouvernementale dominée par Ennahdha, NDLR), des dirigeants issus de l’ancien régime se sont installés au gouvernement et voudraient nous faire oublier la révolution et ses objectifs. Mais j’appelle les Tunisiens à ne pas lâcher prise et à rester optimistes. La révolution est un combat de longue haleine, et unis, nous finirons par en récolter les fruits», a-t-il déclaré.
De son côté, Samir Ettaieb, secrétaire général d’Al-Massar, pour qui Ennahdha est l’un des plus grands bénéficiaires du dernier remaniement ministériel, a indiqué que la «révolution est blessée», mais que la bravoure du peuple tunisien et son union finiront par payer, et les slogans «Travail, liberté, dignité», scandés par un peuple assoiffé de liberté, lors de la révolution du 17 décembre 2010-14 janvier 2011, finiront par prendre forme dans une Tunisie libre et en paix.
Y. N.
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