Des Ong ont fait part de leur déception face à l’incapacité des gouvernements successifs à répondre aux revendications qui ont provoqué la révolution de 2011.
Dans un communiqué commun, 34 organisations de la société civile tunisienne ont indiqué qu’elles suivent avec inquiétude les mouvements de protestation des demandeurs d’emploi qui ont débuté, le 17 janvier 2016, à Kasserine et se sont propagés dans les autres régions du pays.
«Nous exprimons notre déception face à l’incapacité des différents gouvernements, qui se sont succédé depuis 2011, à tracer une politique économique en phase et en cohérence avec les revendications à l’origine des mouvements populaires en Tunisie depuis 2008 et qui ont été à l’origine de la révolution de 2011», ont précisé les organisations dans le communiqué, qui appelle à l’adoption d’un modèle économique capable de réduire les disparités régionales et les inégalités sociales, comme cela est souligné dans la constitution de janvier 2014.
Les Ong, qui soutiennent les sans-emplois ainsi que les jeunes en situation de précarité manifestant pacifiquement, déplorent, cependant, la situation difficile de larges franges de la population, au terme d’une longue attente qui a duré 5 ans et, surtout, après les promesses faites lors de la campagne électorale pour les législatives de 2014, précisant que la classe politique a montré une grande inertie face aux aspirations légitimes à la dignité et à la justice sociale.
«Aux prises avec ses divisions, cette classe politique et les institutions de l’Etat ont laissé la corruption se propager au détriment d’une économie saine qui garantit l’équilibre et la paix sociale», ont souligné lesdites Ong, tout en appelant les manifestants à éviter toute forme de violence et à être vigilants face aux «tentatives de récupération du mouvement de contestation pacifique par des parties externes dont le seul objectif est de déstabiliser le pays et de l’engager dans la voie de la violence et de la terreur».
Dans ce contexte, les organisations ont condamné fermement les actes de violence et de vandalisme, ainsi que les attaques contre les forces de l’ordre, enregistrés au cours des derniers jours dans plusieurs régions tunisiennes.
Les Ong signataires :
Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH);
- Forum tunisien pour les études économiques et sociales (FTDES);
- Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD);
- Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT);
- Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement (Afturd);
- Plateforme d’économie sociale et solidaire (Platess);
- Le Comité pour le respect des libertés et droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT);
- Union des diplômés Chômeurs (UDC);
- Vigilance pour la démocratie et l’état civil;
- Association citoyenneté et libertés;
- Association Amal du bassin minier pour l’environnement;
- Association Thala Solidaire;
- Association Tigar Kasserine;
- Association horizons le Kef pour le développement intégral;
- Association tunisienne de la défense du droit à la Santé (ATDDS);
- Association pour la Justice et l’égalité;
- Le groupe Tawhida Ben Cheikh;
- Utopia Tunisie;
- Irtikaa;
- Free Sight
- Association tunisienne de défense des libertés individuelles (Adli);
- Centre de Tunis pour la migration et l’asile (Cetuma);
- Ligue tunisienne de l’éducation (LTE);
- Association tunisienne de défense des demandeurs d’emploi (ATDDE)
- Amal Kasserine;
- Younga Solidaire;
- Association de développement local de BorjEnnour (ADL BorjEnnour);
- Création et créativité de développement et de l’emploi (CCDE);
- Tunisian forum for youth empowerment (TFYE);
- Réseau Euro-méditerranéen des droits humains (EuroMed Droits);
- Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH);
- Oxfam;
- Organisation mondiale contre la Torture (OMCT);
- Article 19.
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