La corruption fiscale coûte à l’Etat tunisien des pertes de recettes estimées à plus de 9 milliards de dinars (MD) par an.
Le président de l’Institut des conseillers fiscaux (ICF), Lassaâd Dhaouadi, a souligné l’existence, en Tunisie, d’un grave phénomène de corruption fiscale, dont il a fait assumer la responsabilité au ministère des Finances.
M. Dhaouadi, qui intervenait dans le cadre d’une conférence, aujourd’hui, samedi 6 février 2016, à Tunis, a déclaré que cette conférence est destinée à dévoiler le volume du manque à gagner de la trésorerie générale de l’Etat lié à la corruption fiscale généralisée et à mettre à nu les parties qui sont responsables de cette situation.
L’expert accuse le ministère des Finances de traiter avec des réseaux de courtage en dehors de l’administration publique, au détriment des milliers de diplômés du supérieur, et assure que son Institut a déjà déposé plusieurs plaintes étayées par des preuves documentées, mais aucun dossier n’a, malheureusement, bénéficié du suivi nécessaire.
M. Dhaouadi estime que le Conseil national de la fiscalité (CNF), qui pourrait jouer un rôle essentiel dans la lutte contre l’évasion fiscale, est aujourd’hui paralysé par la faute du ministre des Finances, qui en est le président mais ne semble pas pressé de le mettre au travail.
«Toutes ces anomalies font perdre à la trésorerie générale de la Tunisie au moins 9.000 millions de dinars (MD) par an», assure le conseiller fiscal, qui estime qu’on ne peut parler de démocratie, de développement, d’investissement et d’emploi sans transparence fiscale. Que faire pour changer cette situation? Réponse de M. Dhaouadi: «Il faut commencer par réactiver le CNF».
N. H.
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