Parce que les femmes rurales, trop occupées à travailler, ne peuvent pas manifester, des photographes l’ont fait pour elles.
Les ouvrières et femmes rurales travaillent dans des conditions rudes, parfois inhumaines. Elles vivent dans les régions intérieures et si elles se plaignent de leurs conditions, c’est souvent en silence. Ce qui leur vaut d’être baptisées les «oubliées de la Tunisie». Ce qui a incité l’Association tunisienne des médias alternatifs (ATMA) à leur rendre hommage et à transmettre leurs voix, en racontant leurs histoires, leurs difficultés et leurs aventures quotidiennes.
Dans ce contexte, les photographes Ali Jabeur, Zouhaier Ahmadi et Mohamed Reggui se sont rendus dans des villages situés dans différentes régions du pays, rencontré ces femmes et écouté leurs récits.
Plusieurs photos ont été prises et les histoires enregistrées pour être présentées dans une exposition, qui s’est déroulées les 8 et 9 février 2016, au centre-ville Tunis. En attirant l’attention sur la situation de ces femmes, qui travaillent durement pour nourrir leur famille et vivre dignement, cette action vise à ce que les conditions des femmes rurales soient améliorées et que celles-ci, travaillant souvent au noir, soient engagées conformément au droit du travail.
Ali Jabeur, photographe initiateur de cette action, a confié à Kapitalis que depuis la révolution, les Tunisiens issus de plusieurs couches sociales et travaillant divers secteurs ont exprimé leurs revendications, à travers des manifestations, sit-ins et rassemblements, alors que ces «oubliées de la Tunisie», qui travaillent jour et nuit, n’ont pas le temps de réclamer leurs droits. «Nous voulions les aider à transmettre leurs demandes et apporter ainsi notre pierre à l’édifice», a-t-il conclu.
Rappelons qu’une vidéo a été publiée et diffusée sur les réseaux sociaux, par l’ATMA, intitulée «Don’t Forget us» (Ne nous oubliez pas). Financé par le Fonds européen pour la démocratie (FED), elle tire la sonnette d’alarme sur la situation des femmes rurales et ouvrières agricoles.
Y. N.
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