La présentation du rapport annuel de la Cour des Comptes portant sur l’année budgétaire 2013/2014 a été marquée par deux fausses révélations.
Lors de la présentation du rapport annuel de la Cour des Comptes, aujourd’hui, mardi 16 février 2016, son président, Abdellatif Kharrat a mentionné deux faits qui devraient interpeller l’opinion publique.
Le premier a trait à la déclaration des biens par les membres du gouvernement. En effet, s’ils procèdent, tous, lors de la prise de leurs fonctions, à la remise du formulaire énumérant leurs biens et avoirs, ils «oublient» d’effectuer la même procédure à la fin de leur mission, a-t-il précisé, mais sans citer les noms des réfractaires.
M. Kharrat est revenu, ensuite, à la fameuse affaire du candidat à l’élection présidentielle de 2014 qui avait reçu un virement de l’étranger pour le financement de sa campagne électorale. Mais s’il a confirmé ce fait, le président de la Cour des Comptes s’est confiné dans un mutisme total quant à l’identité du candidat en question.
Pour justifier ce silence, Abdellatif Kharrat assure que la Cour n’est pas habilitée à révéler de tels secrets. «Nous les transmettons aux autorités compétentes qui sont seules habilitées à les divulguer et les seules à prendre les mesures appropriées», a-t-il précisé.
Grâce à cette «omerta gouvernementale», très grave pour la démocratie, la transparence et le respect de la déontologie, les entorses à la loi commises par ceux dont la mission est de veiller à son respect restent dans les tiroirs et sont cachées au grand public. Elles n’entraînent pas non plus de sanctions pour leurs auteurs. Ce qui pose une question à laquelle M. Kharrat serait bien inspiré de répondre: à quoi sert, dans ce cas, les contrôles effectués par la Cour des comptes? A être rangés dans les tiroirs du chef du gouvernement?
Noureddine H
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