« Je suis Ben Guerdane. Je suis niqabée, mais je ne suis pas de Daech. Je suis la Tunisie »… lit-on sur cette feuille.
Des femmes en niqab appellent les autorités à rejeter le projet-loi proposé par un groupe de députés pour faire interdire le niqab dans les lieux publics.
Une conférence de presse a été organisée, hier, dans un hôtel à Tunis, par des femmes en niqab, qui voient dans ce projet de loi une atteinte à la liberté individuelle.
«Porter le niqab n’a aucune relation avec le terrorisme. Nous sommes des Tunisiennes et avons le droit de vivre dans notre pays et nous sommes les premières protéger notre patrie contre la barbarie du terrorisme», ont-elle fait savoir. Et d’ajouter: «Nous sommes pour la religion d’amour, de paix et de tolérance. On doit nous accepter avec notre niqab, comme nous acceptons une fille en mini-jupe, c’est ça la Tunisie».
Quant à la question sécuritaire, les femmes portant le voile intégral la rejettent d’un revers de la main. «Lorsqu’un policier nous demande de nous découvrir, nous le faisons. Nous nous soumettons, par ailleurs, à tous les contrôles comme nos compatriotes», ont-elles indiqué, tout en soulignant que la conférence de presse vise aussi à transmettre un message d’amour et d’union entre tous les Tunisiens.
Notons tout de même que le niqab a souvent été utilisé par des extrémistes religieux et les délinquants tout court comme déguisement pour éviter de se faire reconnaître dans la rue. On se souviendra, à cet effet, de l’épisode de la fuite d’Abou Iyadh, chef de l’organisation terroriste Ansar Charia, qui, en septembre 2012, a pu quitter incognito la mosquée Al-Fath, à Tunis, encerclée par la police, grâce au niqab dans lequel il s’était camouflé.
Rappelons qu’un groupe de députés a déposé, vendredi 18 mars 2016, un projet de loi pour faire interdire le port du niqab dans les lieux publics.
Y. N.
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