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Slim Chaker : La Tunisie a besoin d’un coup de pouce de ses partenaires internationaux

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La Tunisie doit se remettre au travail sans plus tarder et ses partenaires internationaux doivent l’aider pour qu’elle réussisse dans la mise en œuvre de ses réformes économiques.

Par Wajdi Msaed

Slim Chaker, ministre des Finances, a été l’invité de la Chambre de commerce tuniso-américaine (AmCham) au dîner-débat organisé jeudi 28 avril 2016, en présence de Daniel H. Rubinstein, ambassadeur des Etats-Unis à Tunis. La rencontre, présidée par Khaled Babbou, président de l’AmCham, a traité des grandes réformes relatives au secteur des finances en Tunisie.

Des réformes tous azimuts

Un débat ouvert a été engagé entre l’assistance et le ministre des Finances qui a passé en revue, dans une allocution introductive, les grands axes des réformes entreprises dans le pays, qu’il s’agisse de la restructuration du secteur bancaire ou de la réforme du système fiscal : avantages fiscaux, TVA, équité, transparence, lutte contre l’évasion, amélioration du climat des affaires, consolidation des garanties au profit des contribuables et modernisation de l’administration fiscale.

Le souci des intervenants a porté sur les modalités pratiques de ces réformes, les mécanismes à adopter pour développer le secteur privé et dynamiser davantage les investissements dans le pays, la confusion qui prévaut dans l’application des taxations ou encore la nécessaire simplification des procédures, souvent fastidieuses, à tiroirs et impliquant des services différents. D’autres questions ont été soulevées ayant trait aux spécificités de la Loi de Finances 2016 et aux décrets d’application y afférents, ainsi qu’à la modernisation des services de douanes, souvent décriés par les opérateurs économiques.

Le ministre des Finances, qui a essayé de présenter les clarifications nécessaires à toutes ces questions, n’a pas manqué de s’arrêter sur la vision du gouvernement quant au modèle ou au processus de développement susceptible de concrétiser les ambitions du peuple tunisien.

«La vision adoptée est partagée par toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens : faire de la Tunisie un pays démocratique», a souligné Slim Chaker, en ajoutant : «Pendant cinq ans, nous n’avons pas reculé; au contraire nous avons avancé malgré les énormes difficultés que nous avons rencontrées et nous ne cessons de mettre en œuvre les réformes nécessaires au déploiement de notre système de développement».

«Toutefois, a expliqué le ministre, nous avons besoin d’un coup de pouce de la part de la communauté internationale pour que la probabilité de réussite et de succès soit plus grande».

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Appel à l’investissement et au travail

La communauté internationale, estime Slim Chaker, doit être de plus en plus sensible aux grands défis que confronte notre pays et notamment en cette étape exceptionnelle de son histoire, faisant remarquer que la transition politique qui avance à pas sûrs demeure encore fragile eu égard au grand problème du terrorisme dont la facture s’élève à 4 milliards de dollars annuellement. «C’est une enveloppe très importante que la Tunisie n’a jamais consentie pour le secteur sécuritaire depuis son indépendance en 1956. Bien au contraire, notre pays a investi dans les ressources humaines, et c’est tant mieux, sinon il se serait effondré, surtout avec la prolifération des contestations sociales impactant négativement l’appareil de production et empêchant la réduction du phénomène du chômage», a-t-il rappelé.

Evoquant le dossier économique, le ministre des Finances a insisté sur l’intensification et la diversification de la production dans tous les domaines, faisant noter que le meilleur indicateur pour gagner la confiance du citoyen c’est l’investissement. Dans ce contexte, il a appelé les businessmen tunisiens à aller vers leurs collègues étrangers et à les inviter à investir en Tunisie. «Ce serait par engagement politique plus que par calcul économique», a-t-il dit précisé, comme pour en appeler au volontarisme et au patriotisme économique des promoteurs présents.

Déplorant, en outre, le comportement manifesté par les partenaires internationaux de la Tunisie qui ont mal compris la situation prévalant dans le pays, M. Chaker a lancé : «J’ai dit, à maintes reprises, à mes interlocuteurs à la Banque Mondiale et au Fonds monétaire international : la Tunisie n’est pas un laboratoire où l’on apporte des solutions toutes faites tirées d’une boîte à outils et incompatibles avec ses particularités».

En conclusion du débat, le ministre des Finances a appelé les Tunisiens au travail, d’autant plus que «notre pays qui est passé par de lourdes épreuves et a pu émerger comme l’unique success story dans son environnement arabe».

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