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Manouba : La société civile au secours du patrimoine culturel en péril

Ceramique-Chemla

Panneau de céramiques Chemla.

Un séminaire sur le rôle de la société civile dans la sauvegarde du patrimoine culturel en péril se tiendra le samedi 28 mai 2016, à 9H, au Palais Zarrouk, à Denden.

Ce séminaire, organisé par l’Association la Manouba pour les monuments et la culture (AMMC), en partenariat avec le Centre sectoriel de formation professionnelle en électronique de Denden, vise à élaborer une feuille de route pour la sauvegarde de ce patrimoine en péril. Il se terminera avec la signature de la Charte civile du patrimoine, lors d’une séance solennelle à laquelle prendront part des responsables du secteur et des activistes de la société civile

L’effort consenti par l’Etat tunisien, depuis l’indépendance, par son œuvre de patrimonialisation des sites archéologiques et des monuments historiques légués par les différentes civilisations, qui se sont établies en Tunisie depuis l’Antiquité, et par sa politique de sauvegarde et de valorisation de ce patrimoine culturel riche et pluriel, a permis des avancées remarquables couronnées par la restauration de nombreux sites, palais et monuments, par le classement de bon nombre de ces sites et monuments par l’Institut national du patrimoine (INP) et l’inscription de pas moins de 6 sites, monuments et ensembles d’habitat sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité.

Mais depuis l’année 1997, année de l’inscription du site de Dougga sur cette liste, aucun site tunisien n’a pu obtenir cette distinction.

Pis même, le nombre des sites et monuments en péril ou à l’abandon, voire détruits n’a pas cessé d’augmenter en raison de l’absence d’éducation au patrimoine, du développement de l’obscurantisme qui veut imposer une vision figée et sclérosée de l’identité, des erreurs et des errements d’institutions en charge du patrimoine ou de la démobilisation de la société civile au point que les monuments classés sur la liste de l’Unesco souffrent d’un grave déficit d’entretien et que le site de Carthage, classé sur la Liste du Patrimoine mondial depuis 1979, risque d’être inscrit sur la liste mondiale des monuments en péril.

L’état de nombreux monuments et sites dans la région de la Manouba illustre ce triste constat. Qu’on pense aux palais détruits ou dans un état de délabrement, au tronçon de l’aqueduc de Carthage annexé à Sanhaja (Oued Ellil) par un industriel de la région, au Sbil Hammouda Pacha, à Jabbiat Zarrouk ou Skifet Kheireddine qui menace ruine.

Les responsables interpellés tirent des plans sur la comète ou jurent tous leurs dieux que des fonds sont alloués pour la sauvegarde et que les travaux vont être engagés incessamment. Rien que des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient.

Les fossoyeurs patentés de notre patrimoine envisagent de démolir, en plein cœur de la capitale, un joyau du patrimoine architectural tunisien et de l’architecture néo-orientale de la Tunisie. Il s’agit du bâtiment de l’ancienne Société nationale des transports (SNT, l’actuelle Transtu) situé avenue Bourguiba, à Tunis, face à la gare du TGM de Tunis Marine, dont la cour est décorée de magnifiques panneaux de céramiques Chemla du début des années 1930 très bien conservés.

Devant cette situation inquiétante quant au devenir de ce patrimoine, l’AMMC estime que la société civile a un rôle à jouer pour arrêter cette dégradation. Elle invite les associations de sauvegarde du patrimoine du grand Tunis, les militants associatifs et les spécialistes du patrimoine à participer au séminaire de samedi au Palais Zarrouk, pour débattre de la question et élaborer ensemble une feuille de route pour la sauvegarde de ce patrimoine en péril.

Source : communiqué.

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