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TABC : Mettre l’Afrique au cœur des ambitions tunisiennes

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Quel est le rôle que peuvent jouer les institutions financières, banques et assurances dans l’accompagnement des opérateurs économiques tunisiens en Afrique ?

Par Wajdi Msaed

Cette question a été au centre thème du séminaire organisé par le Conseil d’affaires tuniso-africain (Tunisia-Africa Business Council, TABC), le mercredi 25 mai courant, au siège d’Attijari Bank Tunisie, à Tunis, dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l’Afrique et du lancement du Club Afrique Développement par le groupe Attijariwafa.

L’accompagnement financier en question

Ouvrant ce séminaire, en présence notamment de Taoufik Rajhi, ministre conseiller auprès du chef du gouvernement chargé du Suivi des réformes majeures, et Hicham Seffa, DG d’Attijari Bank Tunisie, Bassem Loukil, président de TABC, a souligné, dans une allocution d’ouverture, l’importance que revêt la question du financement du commerce extérieur et de l’accompagnement des entreprises tunisiennes dans leurs opérations commerciales et d’investissements dans les marchés africains subsahariens.

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Bassem Loukil.

Après avoir présenté le TABC, son rôle, ses projets et ses activités, M. Loukil a précisé que l’objectif majeur de ce conseil d’affaires est de mettre l’Afrique au cœur des préoccupations du gouvernement et des opérateurs économiques en Tunisie. Il a aussi passé en revue les missions d’hommes d’affaires tunisiens conduites par le TABC dans plusieurs pays subsahariens, notamment le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et, très prochainement, le Burkina Faso

M. Loukil, qui milite pour une meilleure présence des établissements bancaires et financiers tunisiens dans le continent africain, appelle ces derniers à suivre l’exemple du groupe marocain Attijariwafabank, d’opérer en consortium, de soutenir les efforts des opérateurs économiques et de saisir les opportunités qu’offrent aujourd’hui les marchés d’un continent en pleine croissance.

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Jalloul Ayed.

Il faut y aller en groupe

Taoufik Rajhi, en fin connaisseur du continent africain suite à une riche expérience capitalisée au sein de la Banque africaine de développement (BAD), a estimé, pour sa part, que l’Afrique, dont la population globale dépasse 1 milliard d’habitants, constitue une grande opportunité pour la Tunisie eu égard aux indicateurs économiques encourageants qu’elle affiche depuis plusieurs années, notamment un taux de croissance moyenne de 5%.

Evoquant la montée en puissance des groupes bancaires africains, le ministre a salué l’engagement d’Attijariwafabank dans l’accompagnement des entreprises marocaines dans les pays subsahariens et appelé les banques tunisiennes à s’inspirer de cette expérience et de cet exemple de réussite. «Il faut y aller, en essayant d’agir en groupe, de connaître la culture des pays hôtes et de se rapprocher des experts locaux» a-t-il insisté. Et ce conformément aux recommandations du fameux proverbe africain : «Si tu veux aller loin, va seul; et si tu veux aller plus loin encore, va avec les autres».

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Hicham Seffa. 

C’est à un autre africanophile, Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances et président d’honneur de TABC, qu’est revenue la mission d’assurer la modération des deux panels inscrits au programme de cette rencontre et qui ont permis de mettre en exergue quelques facettes de la problématique de l’accompagnement financier des opérateurs économiques tunisiens à l’étranger.

Expansion à l’africaine

Une première facette, évoquée par le modérateur lui-même, concerne la dynamique des groupements bancaires qui prolifèrent sur le continent où le taux de croissance annuel de l’investissement est de l’ordre de 10%. «Il faut bien suivre cette dynamique, sachant que des banques des pays du Golfe commencent à gagner du terrain en Afrique», a expliqué M. Ayed.

Tout en admettant que le prix d’accès à certains pays africains a beaucoup augmenté ces dernières années, M. Ayed a estimé que «les négociations de libre échange menées entre le gouvernement tunisien et le marché commun de l’Afrique de l’est et australe (aussi connu sous son acronyme anglais Comesa, Ndlr) pourraient préparer le terrain», sachant que ce marché compte, à lui seul, plus de 500 millions de consommateurs.

Hicham Seffa, qui a souscrit à cette analyse, a indiqué que les banques marocaines poursuivent leur expansion sur les marchés africains avec la conviction que lorsqu’une banque pénètre dans un pays c’est l’économie qui finit par l’emporter sur la politique. «La banque peut apporter énormément de solutions avec le maximum de souplesse», a-t-il souligné, tout en appelant les opérateurs qui désirent investir en Afrique à être, à la fois, ambitieux et patients, et en saluant les efforts consentis par les opérateurs privés tunisiens pour marquer la présence partout où ils perçoivent une opportunité de consolidation de leurs activités.

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La BCT se prépare elle aussi 

Une autre facette de la problématique, évoquée par Souhaila Chabchoub, Pdg de la Compagnie tunisienne de l’assurance du commerce extérieur (Cotunace), concerne les assurances. Partant de la conviction que «l’Afrique est un horizon qui s’ouvre pour les exportations tunisiennes», elle a révélé que le volume des assurances sur ce continent ne cesse d’augmenter, grâce au soutien apporté par l’Etat, qui a permis à Cotunace de répondre aux besoins de sa clientèle et notamment d’être d’un grand apport à la réussite de la Steg International au Rwanda.

«Nous assurons le risque politique en Afrique pour encourager l’investissement et nous espérons pouvoir diversifier nos produits et présenter tout type d’assurance à l’instar des autres prestataires au monde», a encore assuré Mme Chabchoub.

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Mme Faiza Feki, DG des opérations de change à la Banque centrale de Tunisie (BCT), a parlé du «ré- engineering des procédures» opéré par l’Institut d’émission pour plus de souplesse à l’égard de l’investissement réalisé par les opérateurs tunisiens à l’étranger.

Plusieurs nouvelles mesures sont en gestation, a expliqué Mme Feki. «On a bien avancé et les délais de réaménagement des procédures ne dépasseront pas la fin de 2016», a-t-elle assure. Et de conclure sur une note optimiste et volontariste : «L’ouverture peut, certes, avoir un impact positif sur l’économie tunisienne, mais le risque persiste et nous l’acceptons, tout en restant vigilants».

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