Le Forum de l’Atuge a rassemblé, dans un même espace, une trentaine de responsables d’entreprises et des centaines de jeunes diplômés en quête d’emploi.
Par Wajdi Msaed
Le mercredi 1er juin, 135.000 élèves tunisiens ont entamé les épreuves du concours national du baccalauréat 2016. Après un cursus universitaire, l’écrasante majorité d’entre eux viendront grossir les rangs des demandeurs d’emploi. Dans un pays dont l’économie fonctionne au ralenti depuis plusieurs années, avec une croissance ne dépassant guère 2%, et qui compte un stock de quelque 700.000 chômeurs, dont près de 40% sont diplômés, la question de la création d’emploi revêt un caractère d’urgence.
C’est dans ce cadre que la 25e édition du forum de l’Association tunisienne des grandes écoles (Atuge) a ouvert ses portes, ce 1er juin, aux Berges du Lac de Tunis, pour accueillir des dizaines d’employeurs et des centaines de jeunes diplômés candidats à un premier poste d’emploi.
Espace de contact et de synergie
Ce forum, dont le coup d’envoi a été donné en présence du ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Zied Ladhari, lui aussi Atugéen, s’est voulu un espace de contact et de synergie entre les deux principaux éléments de l’équation de l’emploi : les employeurs et les demandeurs d’emploi.
Placé sous le slogan «Tunisiennes et Tunisiens en action», il a voulu aussi lancer un «message positif et encourageant mettant en lumière une Tunisie qui, chaque jour, avance et construit».
«C’est une journée exceptionnelle», ont affirmé les membres du conseil d’administration de l’Atuge, conduits par leur président Hatem Chebeane, lors d’un point de presse tenu à cette occasion. Exceptionnelle parce qu’on y a parlé de «ces Tunisiennes et Tunisiens qui, travaillent, innovent, créent et réussissent; de ces Tunisiennes et Tunisiens qui transforment leurs rêves en réalité, qui inspirent leurs pairs et qui sont toujours en action».
A la recherche de talents
Dans un espace accueillant, bien conçu et bien agrémenté, orné de photos qui feront l’objet d’un concours sanctionné de prix, des centaines de jeunes se déplacent d’un compartiment à un autre. Les uns pour demander des renseignements auprès des institutions d’appui à l’entrepreneuriat, les autres pour présenter un CV aux employeurs venus faire leurs emplettes avec des listes de postes à pourvoir et des critères bien définis pour fixer leurs choix. Une trentaine d’entreprises tunisiennes et internationales à la recherche des meilleurs talents disponibles sur le marché ont joué le jeu et pris part à cette initiative.
D’autres jeunes sont venus pour prendre contact, dans l’espace ‘Carrières’, avec les managers et consultants en RH assistant bénévolement l’Atuge, sollicitant leurs conseils pour améliorer leur profil professionnel et renforcer leur employabilité.
Une 4e catégorie de jeunes est constituée de ceux qui sont déjà entrés dans la vie active et qui viennent pour témoigner de leurs expériences professionnelles respectives, partager leurs parcours, leurs histoires, leurs rêves, leurs prises de risque, leurs difficultés quotidiennes, leurs moments de doute, mais aussi cette volonté qui les anime tous de se transcender et de puiser au fond d’eux-mêmes pour assurer la réussite.
La réussite collective…
Le programme du forum a été riche et varié. Dans l’espace ‘Networking’, où différents réseaux professionnels, académiques et de coopération ont été conviés à communiquer sur leurs missions et actions, en vue d’identifier les axes possibles de collaboration et de partenariat, l’intérêt a porté sur une question de grande importance : «Comment bâtir une réussite collective ?», c’est-à- dire comment faire converger toutes les success-stories et en faire des réussites globales.
Trois cas ont ainsi été étudiés: celui du Dialogue national, en 2013, qui a permis au pays de sortir de la crise politique et de relancer sa transition démocratique; celui du collectif des chômeurs protestataires qui s’est transformé en une association active dans le développement social et solidaire, ou encore celui du groupement d’intérêt économique Get’IT, qui accompagne plus de 20 entreprises tunisiennes de l’IT pour exporter collectivement leurs services.
Toute l’après-midi a été réservée au volet culturel, dont l’animation a été assurée par des figures de proue du monde de la culture (cinéastes, musiciens…), et à leur tête la ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, Sonia M’Barek.
En effet, le débat sur le thème de la culture comme vecteur de renouveau visait à présenter la création culturelle comme un moyen de réussite collective, qui révolutionne les mentalités dans un pays où la «révolution» de janvier 2011 a donné naissance à un climat de liberté d’expression, de bouillonnement créatif et d’innovation tout azimut, et où l’entreprise économique est appelée à jouer un rôle de premier plan.
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