Le chef du gouvernement Habib Essid refuse de présenter sa démission mais se dit prêt à remanier son équipe.
Tout en se disant surpris par la proposition du président de la république pour la constitution d’un gouvernement d’union nationale, annoncée le 2 juin dans un entretien télévisé, M. Essid a ajouté que «le moment a été mal choisi» pour une telle initiative.
Dans un entretien publié, aujourd’hui, par ‘‘Al-Arabiya’’, le chef du gouvernement a indiqué qu’il aurait préféré un changement du gouvernement après les élections municipales, en mars 2017. Et pour cause : «La Tunisie fait face à des menaces terroristes ce qui a nécessité l’élévation du niveau d’alerte pendant le mois de ramadan, et cette initiative pourrait contribuer à aggraver la crise actuelle», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «Nous sommes prêts pour un remaniement». Traduire : Je suis disposé à accepter un changement dans certains portefeuilles pour renforcer la cohésion de l’équipe gouvernementale, mais pas à abandonner le poste de chef de gouvernement.
Depuis l’annonce de l’initiative présidentielle, les prétendants au «trône» de la Kasbah se bousculent au portillon, alimentant la risée des Tunisiens.
Par ricochet, la manière désinvolte et irrespectueuse avec laquelle a agi le président Caïd Essebsi a valu un courant de sympathie en faveur de Habib Essid, considéré comme un homme intègre, patriote et grand travailleur, qui n’a pas été beaucoup aidé par les membres de son équipe, surtout ceux issus des partis de la coalition gouvernementale, dont certains briguent clairement sa place.
Par ailleurs, beaucoup de Tunisiens estiment que le changement du chef du gouvernement pourrait aggraver la situation économique et sociale dans le pays.
Z. A.
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