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Tunisie : Des mesures innovantes dans lutte contre la corruption

Kamel-Ayadi

Kamel Ayadi.

Le projet de loi relative à la dénonciation de la corruption prévoit des mesures innovantes pour lutter contre ce fléau qui gangrène l’économie tunisienne.

Le conseil des ministres, réuni mercredi, a adopté le projet de loi relative à la dénonciation de la corruption et la protection des dénonciateurs. Cette adoption vient après un examen approfondi de ce projet et après sa soumission à l’avis de l’Instance de la lutte contre la corruption (ILCC) et une large consultation de la société civile.
Cette loi, attendue depuis 3 ans et longtemps réclamée par la société civile et les organisations internationale, va constituer un tournant décisif dans le combat contre la corruption.

Le ministère de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption a tenu à introduire dans ce projet de loi deux mesures innovantes inspirées des meilleures pratiques au niveau mondial. Il s’agit de la sanction du défaut de prévention de la corruption dans les structures publiques et privées et l’institution de mesures d’incitation pour l’adoption de stratégies et politiques de prévention.

Kamel Ayadi, ministre de la Fonction publique, de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption, a qualifié ces mesures de tournant décisif car elles vont permettre à la Tunisie de passer de l’incrimination de la corruption à l’incrimination de l’absence de politiques claires et reconnues pour sa prévention.

La deuxième mesure prévoit des incitations, qui seront définies par décret, au profit des entreprises qui acceptent volontairement de prendre des mesures et des mécanismes préventifs en matière de lutte contre la corruption. Ce faisant, ajoute le ministre, la Tunisie se hisse sur le plan réglementaire au niveau des rares pays à avoir adopté des dispositions à même d’éradiquer la corruption.

Ces mesures ont été adoptées pour la première fois en Angleterre en 2010 et elles avaient entraîné une dynamique dans le monde des entreprises ayant conduit à l’émergence de la normalisation et de la certification dans le domaine de la lutte contre la corruption.

Le projet de loi a prévu l’obligation faite aux structures publiques d’envisager des mesures proportionnelles et raisonnables conformément aux bonnes pratiques, pour la prévention de la corruption, faute de quoi des sanctions seront infligées aux premiers responsables.

I. B. (avec communiqué).

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