Faouzia Sahli présente le programme d’El-Maken 2016 à Gafsa.
L’association El-Maken, qui réunit des artistes de différents pays dans un lieu in situ pour produire avec les habitants des œuvres d’art devant rester sur place, se déplacera cette année à Gafsa.
Par Anouar H’naine
L’Association El Maken remet le couvert et passe à la vitesse supérieure. L’équipe réduite dirigée de main de maître par sa présidente Faouzia Sahli, épaulée par son secrétaire général Amor Guedamsi, carbure à mille volts.
La première session d’El-Maken, l’année dernière à Sidi Dhrif, a tenu ses promesses. Elle a réussi son défi avec un succès public et médiatique manifeste et suscité l’enthousiasme des autorités et des citoyens. La mairie de Sidi Bou Saïd a même demandé de reprendre l’expérience mais l’un des credo d’El-Maken est aussi d’aller voir ailleurs, de découvrir d’autres lieux et d’autres artistes. La rencontre et l’échange sont au coeur de leurs préoccupations.
Rapprocher les artistes des populations
Une conférence de presse, tenue mardi au Centre d’art vivant du Belvédère, a réuni de nombreux artistes et journalistes. Faouzia Sahli est aux commandes. Elle présente le programme. Synergies est le maître mot, auquel nous ajouterons celui de «partage». «Notre objectif est de sceller l’entente et l’amitié entre les artistes, les organisateurs et les habitants partout dans le pays, réunir les artistes de différents pays dans un lieu in situ pour produire avec et en présence des habitants des œuvres d’art devant rester sur place. Cette année nous irons à Gafsa», explique-t-elle.
Belles intentions. Des subventions de l’Etat? La réponse de Amor Guedamsi laisse coi, débitée sans lamento : «Pas de soutien de la part des pouvoirs publics cette année, à peine une dérisoire somme de 3000 dinars du ministère de la Culture et des promesses du ministère du Tourisme».
Le peu d’attention accordé par les autorités publiques à cet événement international et original surcharge notre incompréhension… et nos regrets.
Le programme de la 2e session d’El-Maken d’art actuel se déroule du 28 au 6 septembre et ce en partenariat avec l’Association Capsa Art et Culture, l’Association du Patrimoine immatériel de Gafsa et le Centre culturel Ali Jida de cette ville tunisienne du sud-ouest.
C’est dans ce nouveau centre, ancien dépotoir transformé en espace culturel que se dérouleront travaux, rencontres, séminaire, stages d’apprentissages, etc.
Des artistes venus de pas moins de 27 pays étrangers participent à l’événement. Ils viennent du voisinage, de loin et même de très loin, pour une rencontre qui passionne apparemment et attire sûrement artistes de tous genres : artistes de chevalet, street artists, performeurs, musiciens…
Un programme riche et passionnant
Un hommage est consacré à deux créateurs de la région : H’mida Wahada, artiste tapissier, novateur dans le genre, et Brahim Dhahak, artiste graveur de renommée. Une exposition de ses œuvres est prévue et un film de H’Mida Ben Ammar sur ‘‘La vie et l’œuvre de Dhahak’’ sera projeté.
Mustapha Khanoussi, directeur de l’Institut tunisien du patrimoine (ITP), donnera une conférence sur l’histoire de Gafsa.
Un atelier de formation de sculpture sera assuré par Khaled Zaki, sculpteur égyptien de notoriété. Un autre initiera les participants à la fabrication du papier artisanal (on est à Gafsa, berceau du phosphate et de la cellulose, qui sert à la fabrication de pâte à papier) organisé par le graphiste Raouf Karray. Un 3e atelier sera consacré à l’initiation à la calligraphie traditionnelle araméenne dirigé par l’artiste irakien Banham Keryo.
Et ce n’est pas tout, puisque la population jeune et moins jeune mettra la main à la pâte en participant aux conférences, aux festivités et aux différents ateliers. A la lumière de ce programme ambitieux, nous parions sans risque qu’Al-Maken va avoir de beaux jours.
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