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L’investissement au cœur de la coopération tuniso-britannique

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Le redressement économique souhaité passe par la relance de l’investissement extérieur dans un environnement des affaires réformé et assaini.

Par Wajdi Msaed

La Chambre tuniso-britannique de commerce (CTBC) a organisé mercredi, aux Berges du Lac à Tunis, un déjeuner-débat sur «l’environnement de l’investissement en Tunisie : opportunités et défis», présidé par le nouveau ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération Internationale, Mohamed Fadhel Abdelkefi, dont ce fut la première sortie publique depuis sa récente nomination, et en présence, notamment, de l’ambassadeur du Royaume-Uni à Tunis, Hamish Cowell, et du président de la CTBC, Mehdi Ben Abdallah.

Le débat a été engagé sur des questions de grande actualité. On en citera l’environnement de l’investissement en Tunisie à quelques semaines de l’organisation du Forum international sur l’investissement, prévu les 29 et 30 novembre prochain, à Tunis, et dont notre pays attend qu’il relance l’investissement extérieur, qui marque le pas depuis la révolution de 2011.

On a aussi parlé de la nouvelle loi sur l’investissement, de la réforme fiscale censée lutter contre l’évasion fiscale pour améliorer les recettes de l’Etat, des limites du contrôle fiscal et du manque à gagner qui en découle, du poids de la bureaucratie, du manque de flexibilité du marché de l’emploi et son impact sur la productivité des entreprises, de la loi des finances 2017 dont les grandes orientations ont déjà été évoquées par les médias, de la loi d’urgence économique, récemment proposée par le gouvernement à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et qui vise à alléger la bureaucratie et à accélérer la mise en route des projets, notamment dans les régions intérieures, des défis de l’industrie agroalimentaire tunisienne et du problème récurrent des terres domaniales encore mal exploitées…

Lever les restrictions et éliminer les obstacles

Dans son allocution de bienvenue, le président de la CTBC a mis l’accent sur les efforts fournis avec les partenaires britanniques pour développer davantage les échanges bilatéraux et les opportunités d’affaires entre les deux pays, ajoutant que la situation difficile par laquelle passe la Tunisie nécessite appui et soutien d’urgence. Il a, dans ce contexte, appelé le gouvernement britannique à lever les restrictions sur le voyage des citoyens du Royaume-Uni en Tunisie, qui avaient été décrétées au lendemain de l’attentat de Sousse, en juin 2015, qui, rappelons-le, a coûté la vie à une trentaine de Britanniques.

De son côté, le chef de la diplomatie britannique a réitéré l’engagement de son pays à demeurer aux côtés de la Tunisie et à soutenir ses efforts pour relancer son économie et concrétiser les objectifs assignés sur la voie de la construction démocratique.

Tout en se félicitant de l’étroite collaboration avec la CTBC sur tous les plans et de la volonté d’agir ensemble en vue d’éliminer tout obstacle entravant le rapprochement entre les communautés d’affaires dans les deux pays, Hamish Cowell a lancé: «Beaucoup d’investisseurs britanniques sont là, d’autres cherchent à venir et l’Etat tunisien est appelé à accélérer la mise en œuvre de la nouvelle loi de l’investissement».

Un pays pauvre après 60 ans d’indépendance

Dans ses réponses aux questions posées par l’assistance composée en majorité d’hommes d’affaires, d’universitaires et d’experts en matière économique et financière, Fadhel Abdelkefi a brossé un tableau plutôt mitigé de la situation économique en Tunisie. «Il est inadmissible que 60 ans après son indépendance, notre pays continue d’être pauvre et que le taux de pauvreté y atteint, aujourd’hui, 16%», a- t-il déclaré, en déplorant le poids de la masse salariale, qui représente 70% des recettes fiscales, et qui a doublé en 5 ans, passant de 6,5 à 13 milliards de dinars tunisiens. Il a, en outre, déploré le déficit budgétaire évalué à 6,5 du PIB et le volume des dettes, qui est de l’ordre de 80% du PIB, si l’on tient compte des garanties accordées par l’Etat aux entreprises.

Arrêter la spirale destructrice

«Nous allons essayer d’arrêter cette spirale destructrice où le pays est engagé en agissant sur trois priorités principales : lutter contre la pauvreté, réduire le chômage et améliorer les finances publiques», a souligné le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, assurant qu’avec la stabilité politique et sécuritaire, les investisseurs locaux et étrangers seront au rendez-vous pour participer à la dynamique de la relance économique, surtout que le projet de loi d’urgence économique (ou plutôt de relance économique, comme il préfère l’appeler), actuellement en discussion à l’Assemblée, est censée aider à accélérer la réalisation des projets programmés et notamment les grands projets d’infrastructure.

«Nous comptons sur le bon sens des Tunisiennes et des Tunisiens, et notamment des partenaires sociaux, pour éviter la dérive de notre pays et pour assurer son redressement souhaité», conclut Fadhel Abdelkefi.

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